La guerre des sites d'applications mobiles bat son plein

C'est une prise de parole qui en dit long sur l'enjeu des applications pour le monde de la téléphonie mobile. Stephen Elop, le futur patron de Nokia, a fait sa première apparition publique ès qualité mercredi lors de la conférence du géant finlandais dédiée aux développeurs, à Londres. « Sans vous, nous ne pouvons créer l'écosystème dynamique dont nous avons besoin pour réussir et être compétitif dans le monde » a-t-il lancé aux développeurs. Le retard de Nokia est criant au vu des chiffres. Les propriétaires de téléphones du numéro un mondial ont « en moyenne accès à 13.000 contenus », et ce pour ses modèles phares. L'acteur pionnier et dominant du marché, Apple, s'est vanté jeudi dernier de proposer plus de 250.000 applications aux possesseurs d'iPhone et d'avoir atteint 6,5 milliards de téléchargements sur son App Store. Chez Google, le responsable de l'ingénierie Andy Rubin a révélé la semaine passée qu'Android Market, le magasin en ligne des téléphones tournant avec son système d'exploitation, Android, dépasse les 80.000 applications. Il aurait franchi le cap du milliard de téléchargements cet été. Le canadien RIM a récemment confirmé que son BlackBerry App World en compte 10.000 et que 30 millions d'utilisateurs en ont déjà téléchargé. Agacé par cette surenchère, Nokia rappelle qu'il jouit de la plus large base installée de smartphones (175 millions contre environ 60 millions d'iPhone et plus de 25 millions d'Android estimés) et qu'il faut raisonner en applications « pertinentes. » Dans cette bataille de chiffres, les acteurs ne précisent jamais s'ils déduisent les déclinaisons par langue par exemple. Tous les appareils sous Android ne sont pas compatibles avec toutes les applications d'Android Market, en fonction de leur écran, etc. « Attention à ce que l'on appelle application, parfois ce sont de simples sonneries », relève aussi Thomas Husson du cabinet Forrester Research. Certaines pour iPhone sont de simples touches d'appel rapide (« Mon fils » à 0,79 euro). Technique et revenusDans ce contexte très concurrentiel, les acteurs multiplient les initiatives pour s'attirer les bonnes grâces des développeurs. Même le leader, Apple, a assoupli la semaine passée certaines restrictions, en particulier sur les outils logiciels. La firme à la pomme a aussi dévoilé ses règles de validation des applications, jusqu'ici opaques, alors que Google n'exerce aucun contrôle sur les contenus des applications d'Android Market. Défenseur du bon goût et de la morale, Apple refuse les applications au contenu choquant pour les enfants et fait savoir qu'il n'a « plus besoin de nouvelles applications de pets. » L'offensive de charme de Nokia porte à la fois sur la technique, avec un nouveau kit de développement logiciel réduisant de 70 % le nombre de lignes de codes, et sur le partage de revenus. La règle des 30 % conservés par la plate-forme d'Apple est devenue le standard du marché mais les opérateurs réclament parfois 35 % à 40 % si le paiement passe par la facture mobile. À partir du 1er octobre, Nokia garantit aux développeurs de percevoir une part fixe, 50 % du prix facturé, quitte à rogner sa propre part. Il promet aux développeurs qu'ils gagneront « en moyenne 50 % de plus qu'avant. »
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