GM commence à rembourser l'État

Allégé à 70 % de son lourd endettement, requinqué par les 50 milliards de dollars (35 milliards d'euros) injectés par l'État américain, le « nouveau » General Motors retrouve un peu de sa superbe passée. Après avoir décidé in extremis de garder sa filiale Opel au grand dam de la chancelière allemande Angela Merkel, le groupe de Detroit veut « entrer (en Bourse) au second semestre 2010 », a affirmé hier son nouveau directeur général, Fritz Henderson.L'ancien directeur financier de GM compte par ailleurs « accélérer ses remboursements (aux États américain et canadien) à travers des paiements trimestriels », avec « un premier versement de 1,2 milliard de dollars (800 millions d'euros) en décembre », selon un communiqué. Pour cela, GM puiserait dans les sommes prêtées, mais non utilisées à ce jour. La Cour des comptes américaine ne se laisse pas, toutefois, impressionner. Elle a en effet publié, en début de mois, un rapport affirmant que l'État avait peu de chances de récupérer un jour la totalité des sommes prêtées à GM et Chrysler.Quoi qu'il en soit, l'ex-premier constructeur automobile mondial, moribond jusqu'ici, se flatte aussi d'avoir « commencé à rembourser le gouvernement allemand des prêts destinés à soutenir l'activité d'Opel, avec 500 millions d'euros versés en novembre, les 400 millions restants devant l'être à la fin du mois », souligne le communiqué.tout reste à prouverLe constructeur assure avoir dégagé 3,3 milliards de dollars de liquidités au troisième trimestre. Même toiletté, le bilan de GM est pourtant loin d'être encore satisfaisant. Le consortium a accusé une perte de 1,15 milliard de dollars entre le 10 juillet, date de sa sortie de faillite, et le 30 septembre dernier. Peu glorieux, alors que son concurrent Ford, qui ne s'est pas déclaré en banqueroute, affiche dans le même temps près de 1 milliard de bénéfice net. En outre, les résultats préliminaires publiés hier par GM n'ont pas été établis selon les normes comptables internationales et ne sont donc pas comparables aux résultats passés, précise le groupe, qui a accumulé près de 90 milliards de dollars de déficit depuis 2005 ! GM n'a pas non plus de raison de crier victoire avec un chiffre d'affaires trimestriel de 28 milliards de dollars, en chute de 26 %.Les ventes du constructeur aux États-Unis ont certes crû de 1 % à peine en octobre (à jours comparables). Mais c'était par rapport à un même mois de 2008 anormalement bas. Et, sur dix mois, ses ventes outre-Atlantique étaient carrément en chute d'un tiers. Bref, Fritz Henderson, le bouillant et brutal patron de GM, a encore tout à prouver.
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