alliages de magnésium : Fonderie Messier se voit en leader mondial

Depuis qu'elle a rejoint il y a un an le groupe autrichien Ventana Aerospace, Fonderie Messier s'est donné de grandes ambitions. Cette ancienne usine de guerre aujourd'hui reconvertie dans les industries de l'aéronautique, la défense et le sport automobile entend en effet devenir leader mondial de la réalisation de pièces de fonderie en alliages de magnésium. « Avec un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros, tout alliage confondu, nous nous situons aujourd'hui à la deuxième place d'un marché qui ne compte qu'une bonne demi-douzaine d'acteurs à travers le monde capables de faire ce métier pour l'industrie aéronautique », assure Xavier Narbonne, le président de cette entreprise installée à Arudy (Pyrénées-Atlantiques).Face à la concurrence des industriels américains dont la taille est largement plus importante que celles des Européens en raison de leur marché domestique de la défense, Fonderie Messier place ses ambitions sur le développement des alliages de magnésium dans l'aéronautique commerciale, un secteur jusque-là plutôt réticent à l'idée d'utiliser ce matériau pour la conception de pièces de structures. « Il existe des freins à l'égard du magnésium en raison de son comportement au feu. Mais ces problèmes ont été largement dégrossis aujourd'hui, de sorte qu'il n'y a plus de raisons techniques qui s'opposent au recours à ces alliages. Les seules qui persistent encore éventuellement sont d'ordre culturel », estime Xavier Narbonne qui ne cache pas son intention de concurrencer de front les matériaux composites qu'il juge moins convaincants.robotiser certaines tâchesReste à améliorer la performance industrielle de son métier encore très manuel. « Contrairement à l'usinage qui a réussi à basculer dans l'ère moderne, la fonderie est toujours perçue par les donneurs d'ordres comme une activité artisanale », avoue Xavier Narbonne. Fonderie Messier a donc prévu d'engager en 2010 un important programme de développement de 2,3 millions d'euros sur trois ans visant à renouveler son modèle. Cela passe par une rupture technologique basée sur l'apport, dans ses process, de la technologie numérique uniquement présente aujourd'hui dans les activités d'études et de recherche & développement (R&D).Récemment labélisé Aerospace Valley, ce projet une fois abouti permettra à l'entreprise de supprimer des postes de dépenses non récurrents, de gagner en souplesse, de robotiser certaines tâches manuelles comme le parachèvement des pièces, de recycler certains produits, de réduire le cycle de production mais aussi d'accroître la qualité de sa production ainsi que sa fiabilité. Soit autant d'améliorations indispensables pour convaincre des clients tels EADS, Airbus, Dassault, etc.Les projets de Fonderie Messier pourraient toutefois être bousculés par la conjoncture. Son activité 2009 s'annonce en baisse de 20 % alors que ses stocks gonflent. De sorte que l'entreprise est confrontée à des difficultés de trésorerie qui pourraient la gêner dans ses recherches de financements pour la réalisation de ses projets structurants.
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