Le café-tabac est un lieu de vie en voie de disparition. C'est le constat dressé à l'occasion d'un colloque organisé vendredi au Sénat sur l'avenir de ce type de commerce. Le nombre de café-tabac est passé de 200.000 en 1960, à 55.000 en 1999 et, selon le dernier comptage, ils ne seraient plus que 41.000 en France. Les établissements disparaissent en faisant faillite ou, faute de repreneur, lorsque le patron prend sa retraite.Cette situation inquiète les sénateurs, car les cafés-tabacs sont, selon les participants de ce colloque, le dernier commerce dans nombre de villages. Les cafés ont aussi un rôle de lien social à jouer grâce à la convivialité des lieux. Avec le temps, cette dernière semble être devenue un mythe et elle n'empêche pas les clients de se détourner de ces commerces. Leur image auprès de la population est « mauvaise » et associée à un lieu de perdition, constate la directrice de l'Institut Mimèsis, Josette Halegoi.L'interdiction de fumer dans les lieux publics instaurée en 2007 a dissuadé une part des clients d'entrer dans un café. Et elle n'a pas incité une nouvelle clientèle, notamment les femmes, à fréquenter ces lieux. « Le café doit évoluer », constate le vice-président de la branche café du syndicat Umih, Franck Camus. Durant les débats, aucun participant n'a évoqué le développement d'une offre alternative sous des enseignes Starbucks. Cette dernière a ouvert 50 cafés en France depuis sont implantation en 2004.bornes internetFace à ces hyperspécialistes, les bars-tabacs rêvent d'élargir leurs activités. La majeure partie d'entre eux vend du tabac, des produits postaux et des jeux. Le président de la Française des Jeux (FDJ), Christophe Blanchard-Dignac, a ainsi souligné que ses jeux sont vendus dans 36.600 points de vente, dont 24.000 buralistes. Sa société s'apprête à lancer une campagne de communication sur le Loto qui valorise le détaillant. Le responsable de la FDJ s'oppose, en revanche, à l'installation de bornes Internet qui pourraient à terme devenir des terminaux de prises de paris sportifs. À l'étranger, les cafés vendent avec succès des cartes bancaires prépayées. Héléna Dupuy

latribune.fr

17 Jan 2010, 23:47

Partager :