Les marchés restent principalement guidés par la logique des résultats

L'exemple de JP Morgan reflète assez bien l'état d'esprit des investisseurs en ce début d'année. Affichant une certaine confiance dans la capacité de redressement bénéficiaire des groupes cotés en 2010, ces derniers montrent rapidement des signes d'agacement au moindre discours jugé trop prudent. La banque américaine en a fait les frais, vendredi, entraînant, dans la foulée, quelques prises de bénéfices en fin de semaine dernière.La tendance reste malgré tout positive. De part et d'autre de l'Atlantique, les principaux indices s'inscrivent toujours en territoire positif par rapport à leurs niveaux de début d'année. Prolongeant ainsi, leur fulgurante ascension, comprise entre 50?% et 60?%, amorcée à partir des plus-bas de mars 2009. Cet engouement reste pourtant fragile. À une nuance près : après avoir craint le pire, la communauté financière a sensiblement réajusté le tir en matière d'anticipations. Si bien que, comme le souligne Pierre Sabatier, stratégiste chez Prime View, les prévisions de revenus des sociétés américaines pour le quatrième trimestre 2009 sont sensiblement supérieures à 2008, et seulement 11 % en deçà des chiffres de 2007, qui pourtant avaient été très bons. Les profits au titre des trois derniers mois de l'année écoulée devraient, pour leur part, dépasser de 13 % leurs niveaux atteints deux ans plus tôt.Plus globalement, les experts s'accordent maintenant à penser que la logique des résultats prendra le dessus sur les craintes de voir les banques centrales relever leur taux. Selon une étude menée sur une période de cent cinquante ans par les équipes de Groupama Asset Management, le fameux « Fed Model », censé établir une corrélation entre les marchés actions (via l'inverse du PER) et les taux longs américains, est « mort ». Et pour cause : depuis 1998 en effet, les spécialistes ont démontré que les indices boursiers étaient principalement guidés par l'évolution des résultats des entreprises.Des conclusions appuyées par la stratégie d'investissement de la Compagnie financière Edmond de Rothschild. « La phase d'expansion des multiples est derrière nous, et les sous-évaluations ont disparu. Maintenant, place à la croissance des bénéfices qui sera moteur », peut-on lire dans le dernier bulletin de la maison de gestion. Et d'ajouter : « Les attentes sont élevées pour 2010 (de 25 % à 30 % de hausse des profits pour toutes les zones) et 2011. Mais, pour les entreprises non financières, la croissance médiane serait plutôt de 15 %, niveau tout à fait atteignable. » On l'aura compris : s'il n'est pas exclu, d'après certains observateurs, que les banques centrales puissent relever leur taux au second semestre pour maîtriser une éventuelle inflation galopante née de la reprise, il ne s'agit pas là d'une réelle menace pour la Bourse.Au contraire, Vincent Juvyns, stratégiste chez ING IM, s'attend à une dynamique haussière sur le compartiment des actions aux cours des six premiers mois de l'année. D'autres, comme les experts de la Compagnie financière Edmond de Rothschild pronostiquent une progression de 10 % en 2010.
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