Un congrès mondial du mobile sans Nokia, ni LG, mais avec Google

Un salon international du téléphone mobile sans le premier fabricant mondial ? Nokia a décidé de snober le Mobile World Congress, le rendez-vous de l'année de la planète télécoms, qui se tient à la mi-février à Barcelone. Le géant finlandais n'aura pas de stand à la Fira de Montjuic. Mais Nokia organisera son propre événement à quelques mètres de là, « loin des tumultes » du salon, « dans un havre de calme propice à la conversation ».L'absence du poids lourd du secteur, qui conçoit plus d'un téléphone sur trois vendu dans le monde, est un mauvais coup porté à l'image de la grand-messe des télécoms, organisée par la GSMA, l'Association des opérateurs GSM. La raison officielle : « le Mobile World Congress est un salon plutôt ?business to business?, qui concerne surtout les équipementiers réseaux. Notre filiale Nokia Siemens Networks a, elle, un stand », explique Xavier des Horts, porte-parole de Nokia en France. Le groupe scandinave n'a en outre pas de nouveautés particulières à présenter le mois prochain, ses derniers modèles ayant été déjà dévoilés en septembre lors de sa manifestation Nokia World, qui doit devenir sa vitrine au niveau mondial.Participation trop onéreuseLe numéro trois du secteur, le sud-coréen LG, n'aura pas de stand non plus au salon. Comme Nokia, LG sera présent à Barcelone où il a réservé « un pavillon très proche du Congrès, à un coût moindre », fait valoir Hervé Vaillant, en charge de la communication chez LG France. « Le marché ne sera pas complètement sorti de la crise en 2010, qui sera une année très bataillée. LG ne compte pas réduire la voilure en marketing mais est attentif à chaque euro investi et s'assure du meilleur retour possible », explique-t-il.Le coût élevé de la participation au salon, plusieurs millions d'euros, est également évoqué à demi-mot par Nokia, qui mentionne « l'environnement opérationnel actuel plus difficile ». Un professionnel du secteur croit savoir que « Samsung dépense cette année 6 millions de dollars au congrès, du jamais-vu ! » D'autres participants dénoncent les conditions imposées par les organisateurs « qui obligent à recourir à des prestataires homologués, par exemple pour la restauration et les hôtesses, donc chers ». Le message adressé à la GSMA est à prendre au sérieux, au vu de la désaffection subie par d'autres salons, comme l'IFA de Berlin et le CeBIT de Hanovre, en partie en raison du prix des stands. Et ce, à l'heure où le salon de l'électronique grand public de Las Vegas, le CES, est redevenu un lieu privilégié d'annonces en matière de mobilité. Le patron de Nokia, Olli-Pekka Kallasvuo, y était d'ailleurs un des invités vedettes il y a dix jours.Pour l'instant, le Mobile World Congress ne semble guère ébranlé par l'absence de deux stars du secteur, assurant qu'il « manque plutôt de place et de stands ». Il peut s'enorgueillir de la présence d'un invité prestigieux, le PDG de Google, Eric Schmidt, dont l'allocution sera l'un des temps forts du salon. Nouveau venu dans le secteur avec son système d'exploitation Android et son propre téléphone Nexus One, dévoilé le mois dernier, Google pourrait bouleverser le marché autant que l'iPhone d'Apple l'a révolutionné il y a trois ans.
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