L'indien Reliance déposerait bien une offre sur la MGM

La Metro Goldwyn Mayer est à nouveau à vendre. Elle l'a annoncé officiellement mi-novembre. Les parties intéressées avaient jusqu'à vendredi pour déposer leurs offres indicatives, même si, en pratique, les retardataires pourront encore le faire jusqu'à ce lundi. Selon le journal indien « Economic Times », le groupe Reliance Entertainment, qui a récemment produit l'un des plus gros succès au box-office de Bollywood (« 3 Idiots »), s'apprêterait à déposer une offre. La filiale du groupe indien Ambani est déjà présente à Hollywood, via plusieurs accords avec Brad Pitt, George Clooney, Jim Carrey, Ron Howard et surtout Steven Spielberg à qui elle a apporté 325 millions de dollars l'an dernier.Selon la presse américaine, douze candidats avaient signé fin 2009 des accords de confidentialité leur permettant d'examiner les comptes. Parmi elles : Time Warner, Lion's Gate, AT&Tmp;T, ou encore le fonds spéculatif Elliott Management (actionnaire de Relativity Media, lui-même actionnaire du français Wild Bunch). Circule aussi le nom du studio indépendant Summit, dont la chaîne française M6 détient 9 %. Liberty Media de John Malone a aussi indiqué regarder le dossier. La Fox de Rupert Murdoch serait aussi intéressée, mais a refusé de signer l'accord de confidentialité, jugé trop contraignant. Elle pourrait constituer un tandem avec Peter Chernin, l'ancien bras droit de Rupert Murdoch. En revanche, CBS (groupe Viacom) a déclaré qu'il ne déposerait pas d'offre.Les offres sont attendues entre 1,5 et 2 milliards de dollars. C'est bien moins que la valorisation lors du précédent rachat en 2004 : 2,85 milliards de dollars, plus 2 milliards de reprise de dette. Le studio avait alors été racheté au milliardaire Kirk Kerkorian par un consortium constitué du câblo-opérateur Comcast (20 %), du japonais Sony (20 %) et des fonds Providence (29 %), TPG (21 %), DLJ Merchant (7 %) et Quadrangle (3 %). Comcast et Sony ont depuis déprécié cette participation à zéro.Lourde detteCe rachat avait été effectué en recourant à l'endettement (LBO), en tablant sur le fait que le prestigieux catalogue de 4.000 films (dont « Rocky » et « West Side Story ») génère des revenus récurrents de près de 300 millions de dollars par an. Résultat : le studio au lion supporte aujourd'hui une dette de près de 4 milliards de dollars, dont elle peine à payer les intérêts. Depuis octobre, les créanciers l'ont plusieurs fois autorisée à repousser le paiement des intérêts. La prochaine échéance a ainsi été repoussée au 31 janvier, mais pourrait l'être encore à nouveau. En octobre, lors d'enchères sur les CDS, ces contrats qui servent à se couvrir contre le risque de défaut de paiement, la dette avait été valorisée à seulement 58,5 % de sa valeur faciale, soit 2,36 milliards. Si les offres de rachat sont décevantes, une restructuration de la dette n'est pas à exclure, éventuellement via un placement sous la protection du chapitre 11 du code américain des faillites.En août dernier, le PDG du studio, Harry Sloan, a été remercié, et remplacé par Steve Cooper, expert en restructuration financière, qui a notamment travaillé sur le dossier Enron.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.