Pour en finir avec la dette publique

Un peu d'humour dans un monde de dettes. Avec Hervé Morel, le problème de la dette publique et de son fardeau pour les futures générations est source d'une analyse revigorante, loin des propos convenus sur la nécessaire réduction des déficits. « La France surendettée ? » ne nie pas la réalité des « bombes à retardement financières, environnementales et sociales ». Professeur affilié à HEC, l'auteur, qui participe aux travaux de la commission Économie d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), dénonce sans concession les raisonnements économiques et politiques qui ont permis cette dérive des finances publiques. Mais celui qui se revendique comme un « keynésien libertaire » trace aussi le chemin d'une dynamique positive qui s'attaquerait aux « trois dimensions économique, sociale et environnementale ». Des propositions, auxquelles le lecteur souscrira ou non, mais qui ont le mérite de préciser la pensée écologiste - souvent ignorée ou mal comprise - sur ce sujet. Fiscalité écologique, développement de services de proximité, investissements verts, endettement désintermédié, dialogue démocratique... autant d'outils pour une « économie plus robuste, plus résiliente, moins chaotique ».Le propos est servi par un style limpide et un ton volontiers malicieux, ainsi que le souligne dans la préface Robert Lion (conseiller régional d'Île-de-France EELV et ancien dirigeant de la Caisse des dépôts et consignations). Hervé Morel reprend le b. a.-ba du mécanisme du crédit, avec une pédagogie remarquable. Fables, littérature et histoire sont invoquées pour mieux décortiquer ROCE, bêta, spread, et autres CDS. Au fil des pages, on croise Jean de La Fontaine et Perrette et son pot au lait, Balzac et « le Père Goriot », Necker et les fermiers généraux, ou encore Philippe le Bel qui brûla les Templiers pour ne pas rembourser ses dettes... Le tout ponctué de « points clés à retenir » à la fin de chaque chapitre, qui aident à la synthèse du propos. Tandis qu'un test « êtes-vous cigale ou fourmi ? » invite en avant-propos le lecteur à se débarrasser de ses « certitudes » vis-à-vis de la dette publique. Et qu'une postface particulièrement drôle imagine les trois scénarios possibles d'après 2012, selon que Nicolas Sarkozy est réélu, que DSK accède à l'Élysée ou qu'une « gauche écologiste, sociale et éthique » arrive au pouvoir. « Et vous, qu'avez-vous choisi ? » lance Hervé Morel à ses lecteurs. S. T.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.