Les installateurs photovoltaïques jouent la carte de l'innovation pour sortir de la crise

L'économie comme la nature a horreur du vide. Ce qu'il est désormais convenu d'appeler la crise du photovoltaïque, née de l'engorgement des demandes de raccordements fin 2010 et du moratoire gouvernemental qui s'en est suivi gelant les velléités industrielles jusqu'au 9 mars, n'a pas eu que des effets négatifs. C'est ce qu'on pouvait constater en parcourant les allées du Salon des énergies renouvelables qui se tient à Lyon du 15 au 18 février.Si certaines des entreprises parmi les plus fragiles ont été sérieusement affectées voire ont mis la clé sous la porte suite à ce retournement de conjoncture, d'autres mieux armées ont réagi. Et chacun de chercher alors une voie de sortie afin de surmonter la crise. « Si je peux comprendre que des petites PME n'ont aucun moyen de résister aux aléas qu'a connus le marché, je ne pense pas néanmoins qu'on puisse rester les bras croisés et attendre que de nouvelles catastrophes nous tombent sur la tête », professe le PDG et fondateur d'Evasol, Stéphane Moreau, qui revendique 380 salariés et 3.500 chantiers. Ses certitudes sont confortées par le fait que les projets concernant les particuliers, ceux qui ne dépassent pas 3 kilowatts (kW) sont hors du champ du moratoire et représentent l'essentiel de l'activité de sa société. Pour autant, Evasol voit déjà de nouveaux marchés émerger. Le service aux particuliers, qui ont installé des panneaux solaires, pour les aider à gérer leur production et leur consommation électrique intéresse particulièrement l'entreprise. Avec cependant à la clé la nécessité d'installer des « compteurs intelligents » chez les consommateurs, chantiers sur lequel les installateurs n'ont que peu de prise.Élargir la clientèleD'autres privilégient une stratégie qui repose essentiellement sur les améliorations technologiques. C'est ainsi que la société haut-garonnaise Mecosun, qui conçoit des panneaux solaires, s'est alliée au japonais Sanyo qui, depuis une ancienne usine de batteries pour téléphones portables en Hongrie reconvertie dans la fabrication de panneaux photovoltaïques, lui fournit des panneaux dont le rendement électrique serait parmi les meilleurs du marché. « Sanyo a développé une technologie qui permet de produire 3 kWc [kilowatt-crête, le watt-crête est l'unité de mesure représentant la puissance maximale que peut produire un panneau photovoltaïque, Ndlr] avec 21 m2 de panneaux quand il en faut 28 m2 avec des panneaux classiques », explique le porte-parole de la branche solaire de la société japonaise, Julien Chirol.La plupart des installateurs investissent dans leur recherche et développement afin d'élargir leur clientèle. Evasol a déposé un brevet qui permet, selon son PDG, de poser des panneaux sur des toitures planes et goudronnées « et ceci sans nuire à l'étanchéité du revêtement ». Présente sur le salon, la société Francewatts expose ses tuiles solaires, fruits de la conjugaison du savoir-faire des couvreurs avec celui des techniciens du silicium. « Les tuiles solaires, c'est l'avenir », s'enthousiasment de nombreux installateurs. « Tout en conservant la fonction de protection du toit, elles lui donnent une fonction de production, le tout avec une excellente intégration au bâti et un respect maximum de l'esthétique architecturale », analyse Stéphane Moreau. Un avenir qu'il faut espérer sans... tuile.
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