Les devises « matières premières » ont le vent en poupe

Alors que le couple euro- dollar poursuit sa valse- hésitation et que les pays d'Asie et d'Amérique latine, vers lesquels les capitaux internationaux se bousculaient, érigent des barrières pour prévenir l'appréciation de leurs devises, les monnaies matières premières, un moment délaissées, reprennent du poil de la bête. Leur attrait est renforcé par le nouvel épisode de flambée des prix des denrées et des produits énergétiques, à commencer par le pétrole, qui se retrouve proche de ses plus hauts niveaux depuis deux ans, à plus de 104 dollars le baril pour le brent de mer du Nord qui fait la course en tête. 2011 pourrait constituer pour ces monnaies un excellent millésime, même si elles ont commencé l'année en tâtonnant. Car elles sont de plus en plus recherchées par les banques centrales des pays émergents en quête de diversification de leurs réserves de change hors du dollar, de l'euro ou de l'or. Parmi les plus convoitées figurent les dollars canadiens et australiens, même si l'élan de « l'aussie », a été interrompu par le désastre naturel le plus grave de l'histoire du pays qui ne manquera pas d'amputer la croissance. Le rand sud-africain fait aussi partie, dans une moindre mesure, de ces monnaies qui retrouvent la faveur des investisseurs. Deux atouts maîtresSi l'on en croit Simon Derrick, stratège change de la Bank of New York Mellon, la part des monnaies matières premières dans le total des réserves de change pourrait - partie de presque rien - se hisser à 5 % des 9.000 milliards de dollars qui constituent le trésor de guerre des banques centrales d'après les derniers chiffres du FMI. Même si le dollar conserve la part du lion avec 61,3 % du total, suivi par l'euro qui n'en a conquis que 26,9 %. D'ores et déjà, la Russie, la Chine, Israël et même la Suisse, ont annoncé qu'ils avaient enrichi leurs réserves de dollars canadiens et australiens.Pour l'instant c'est sans conteste le « huard », le surnom du dollar canadien, en référence à l'oiseau de mer qui figure sur les pièces de 1 dollar, qui tient la vedette. Après avoir à nouveau enfoncé le seuil de la parité, il est monté jeudi à son niveau le plus élevé depuis mai 2008 face au grand frère des États-Unis, pour se négocier à 0,9815 au plus haut dans les transactions. Après une brève traversée du désert, le huard présente désormais deux atouts maîtres : celui d'une économie en net redressement qui a fait monter ses rendements. Au terme de trois hausses d'un quart de point des taux de la banque centrale l'an dernier, il est désormais assorti d'une rémunération de 1 %, la même que celle offerte sur l'euro. Et il est une monnaie matières premières par excellence puisque le pétrole représente le premier produit d'exportation du Canada.
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