Grimaud en mesure de procéder

Après le FSI (Fonds stratégique d'investissement) en 2010 qui a injecté 40 millions d'euros, la société d'investissement IPO vient d'investir 5 millions d'euros dans le groupe Grimaud à l'occasion d'une recomposition du capital. La famille Grimaud reste « largement majoritaire », tandis que le FSI détient 14 % du capital. De quoi donner les coudées franches au numéro deux mondial de la sélection génétique animale - derrière l'allemand Wesjohann - pour booster son développement et être en mesure de saisir toute opportunité d'acquisition majeure.Avec un chiffre d'affaires consolidé de 215 millions en 2010 (+ 16 %, triplé en six ans) et 138 millions de fonds propres, ce groupe, dans lequel l'État a investi, est une vraie pépite. Objectif fixé pour les cinq années à venir : « de défendre, renforcer et conforter notre leadership mondial », souligne Frédéric Grimaud, président du groupe familial, « tant dans notre métier de base, la sélection génétique et la vente d'animaux reproducteurs que la biopharmacie ». En six ans, la répartition de l'activité entre la France et l'export a été inversée, l'international totalisant 80 % des ventes actuellement contre 20 % en 2004. Grimaud vend dans 120 pays via ses couvoirs et centres de sélection implantés en Europe, Chine, Vietnam, États-Unis et Brésil. Une filiale de poulet de chair (Hubbard) va en outre être créée en Inde cette année.Après avoir acquis de solides positions dans la volaille (un poulet sur cinq et un canard sur quatre consommés dans le monde sont issus des lignées génétiques de Grimaud), le groupe basé à Roussay (Maine-et-Loire) est, depuis le 4 avril, le premier acteur mondial de la génétique porcine, suite au rachat de 67 % du capital du breton Pen Ar Lan (20 millions d'euros de chiffre d'affaires). Déjà présent sur ce secteur depuis l'acquisition de l'américain Newsham Choice Genetics, Grimaud complète ainsi ses savoir-faire en matière de génétique porcine et renforce son maillage de la planète, Pen Ar Lan ayant des filiales de production au Brésil, au Canada et en Pologne.La prochaine cible de Grimaud est maintenant la pisciculture, considérée comme un « intérêt stratégique ». « 60 % du poisson consommé dans le monde provient de l'élevage, explique le dirigeant, et la consommation connaît un fort développement, contrairement à la viande qui, en dehors du poulet, stagne ».Les objectifs du groupe sont tout aussi ambitieux en matière de biopharmacie via ses filiales Vivalis et Filavie. Même si ce pôle pèse encore peu dans l'activité (15 millions d'euros), il recèle un potentiel amené à exploser d'ici à quatre ou cinq ans. D'ici là, Vivalis devrait avoir commencé à commercialiser ses premiers vaccins et anticorps monoclonaux pour l'homme, tandis que Filavie lancera ses autovaccins bactériens pour les animaux d'élevage. « Il s'agit d'un vaccin sur mesure utilisé lorsqu'une maladie sévit sur une zone donnée et que le vétérinaire pourra adapter à chaque cas », explique Frédéric Grimaud. Un nouveau laboratoire requérant un investissement de 3,5 millions d'euros est en construction, à côté du siège du groupe, pour développer cette nouvelle production. Un véritable innovation puisque son objet est « d'apporter une alternative au traitement chimique avec solution biologique préventive ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.