Scepticisme à la City après la suppression de la FSA

C'est sans aucun enthousiasme que la City a pris acte de la suppression de la Financial Services Authority (FSA), l'actuel régulateur financier britannique. Annoncé jeudi soir par le chancelier de l'Echiquier, le transfert des pouvoirs de régulation à la banque d'Angleterre est largement dénoncé comme un changement inutile. Un sondage du cabinet d'avocats Berwin Leighton Paisner auprès de 50 leaders financiers indique que 51 % d'entre eux s'opposent à la suppression de la FSA, tandis que 37 % sont pour.« L'élément le plus significatif pour obtenir une bonne régulation n'est pas l'organisation de la structure des régulateurs, mais la qualité et la compétence de leur personnel », juge l'Association pour les marchés financiers en Europe (AFME). En d'autres termes, peu importe que ce soit la FSA ou la banque d'Angleterre qui supervise : la question est de savoir la façon dont ils supervisent. Angela Knight, la directrice de l'Association des banquiers britanniques (BBA), se contente de son côté d'une approbation pincée : « Il faut rester concentré sur une bonne supervision. »Le chancelier de l'Echiquier, George Osborne, a décidé de mettre fin au système tripartite (FSA, banque d'Angleterre, Trésor) créé par Gordon Brown en 1997, en estimant que celui-ci avait démontré son inéficience pendant la crise financière puisque personne n'a su gérer l'urgence de l'affaire Northern Rock. « La crise n'a pas eu lieu qu'au Royaume-Uni, réplique Gareth Thomas, un député travailliste spécialiste des questions de régulation financière. Dans certains pays touchés par la crise, c'est la banque centrale qui était en charge de la régulation. »incertitudes sur les banquesDe plus, la FSA, qui a reconnu ses défaillances, travaillait depuis plus de deux ans ? depuis la faillite de Northern Rock justement - à améliorer sa supervision. Son travail risque d'être partiellement détruit par la nouvelle réforme, même si le noyau dur de la FSA va rester en place ? devenant techniquement une branche de la banque d'Angleterre chargée de conseiller le Comité de politique financière.Enfin, la City s'inquiète des incertitudes qui demeurent sur les banques. La commission gouvernementale travaillant sur une possible séparation entre banques d'investissement et de détail ne rendra son rapport qu'en septembre 2011, ce qui ouvre une longue période de négociations. « Il est loin d'être certain que limiter les banques aux activités de détail éviterait une nouvelle crise », s'agace Matthew Kellett, partenaire à Berwin Leighton Paisner.éric Albert, à LondresBloombergLe quartier de la City à Londres.
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