Déglon parie sur l'innovation

Auvergne/métallurgieC'est Mia Schmallenbach, étudiante à l'École nationale des arts visuels à Bruxelles, qui a remporté la cinquième édition de la bourse européenne de la création coutelière. Son projet de couteaux monoblocs en Inox emboîtables, baptisé Meeting, est ainsi devenu une des dernières réalisations de l'entreprise Déglon, à Thiers (Puy-de-Dôme). Cette coutellerie familiale, fondée en 1921 par le grand-père de l'actuel dirigeant, a su développer, au fil des ans, une vaste gamme de couteaux de table et pour la maison (à huîtres, à pain, épluche-légumes, etc.).  mallettes et trousseaux« À partir des années 1980, j'ai spécialisé l'entreprise sur des modèles pour les professionnels, le monde de la gastronomie et la restauration, mais aussi de petits articles de décoration et de préparation culinaire (vide-pommes, zesteurs, pelles et spatules, etc.) », explique Thierry Déglon. Grâce à ce savoir-faire, l'entreprise réalise également mallettes et trousseaux pour les écoles hôtelières. Un véritable challenge puisqu'en deux mois Déglon a dû en fabriquer environ 15.000 pour une livraison début septembre, à la rentrée scolaire. Du coup, 70 % de la clientèle est professionnelle d'autant que les circuits de commercialisation auprès du grand public ont nettement évolué au cours des dernières années.« Les couteliers de quartier ont disparu et les quincailliers ménagers sont souvent devenus des boutiques de cadeaux culinaires », détaille Thierry Déglon, qui s'est donc tourné vers les spécialistes des articles de la table et les grands magasins comme le BHV, les Galeries Lafayette ou Le Bon Marché. Même si l'entreprise a toujours eu une tradition d'export (un tiers des ventes), c'est surtout l'innovation permanente qui permet à Déglon de se démarquer. « Il faut créer la différence et aller sur d'autres produits », insiste le dirigeant qui a décidé d'ouvrir à ses clients et aux utilisateurs finaux un appel à idées. Celles qui sont retenues font l'objet d'un accord d'industrialisation. « Ce concours aboutit à un certain nombre de nouveautés qui ne sont pas neutres dans le catalogue de la société, reconnaît Thierry Déglon. Mais nous répondons aussi parfois aux propositions d'inventeurs ingénieux? » C'est ainsi que l'entreprise commercialise un nouveau couteau à huîtres, une lancette dont la pointe est munie de trois petites dents qui permettent une ouverture plus facile. Un accord a été passé avec le détenteur du brevet pour le rémunérer sur les ventes.Le dynamisme de cette politique d'innovation a d'ailleurs été primé au niveau régional par l'Inpi (Institut national de la propriété industrielle) pour le nombre de dépôts de marques, modèles et brevets. « Ce qui n'est pas simple parce que c'est très onéreux, déplore Thierry Déglon. Nous avons un produit prêt à être commercialisé et le brevet pour la France est déposé. Pour l'étendre aux pays significatifs en termes de vente, cela coûterait 50.000 euros. Et je ne sais pas si cet investissement sera rentabilisé ! » n
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