UBS détaille son plan de reconquête

Hier, à l'occasion de la Journée des investisseurs à Zurich, UBS a voulu faire table rase du passé. Oublier l'année 2008 calamiteuse, qui s'était soldée par une perte de 19,7 milliards de francs suisses (13 milliards d'euros) et l'obligation d'appeler à son secours l'État.« Nous construisons un nouvel UBS », a déclaré en préambule le directeur général d'UBS, Oswald Grübel, arrivé à la tête de la banque en février. L'année zéro, en quelque sorte, d'une nouvelle ère qui doit permettre la renaissance d'un géant bancaire européen. D'ici trois à cinq ans, M. Grübel vise un bénéfice avant impôt de 15 milliards de francs (9,9 milliards d'euros). Un chiffre supérieur au bénéfice publié en 2006, année pourtant record. Le défi est donc de taille. D'autant que UBS a de nouveau essuyé une perte au troisième trimestre (? 564 millions de francs). « La transformation ne se fera pas en quelques mois. En dépit des progrès déjà réalisés, la route sera nettement plus longue », a concédé M. Grübel.Une chose est certaine, pour parvenir à atteindre cet objectif, le directeur général d'UBS n'entend pas suivre la voie empruntée par l'ancien président d'UBS, Marcel Ospel, grand artisan de la stratégie d'investissement agressive menée au milieu des années 2000 : « Notre stratégie représente une évolution en termes d'activité, mais une révolution dans notre manière de travailler. » Traduction : la politique d'UBS sera placée sous le signe de la prudence et de la maîtrise des risques. Pour Ulrich Körner, directeur exécutif, il est primordial que le bilan d'UBS soit « plus petit et de meilleure qualité que dans le pass頻, rappelant que la banque, après avoir réduit de 30 % son exposition au risque en neuf mois, affichait au 30 septembre un ratio de fonds propres Tier One de 15 % (contre 11 % fin 2008). Il espère un rendement sur fonds propres de 15 %-20 % à moyen terme.L'objectif de ce nouveau modèle est clair : redorer le blason de la banque. Car, en 2009 comme en 2008, les clients d'UBS ont quitté en masse l'établissement. Depuis le début de l'année, plus de 56 milliards de francs ont été retirés des caisses de sa banque privée. Une tendance « inacceptable », d'après Jürg Zeltner, le patron de l'activité de gestion de fortune. Ce dernier ne s'attend à une reprise notable de la collecte nette qu'à moyen terme. Il vise ainsi une croissance annuelle de 5 % d'ici trois à cinq ans, période au terme de laquelle il espère porter de 849 milliards à plus de 1.000 milliards de francs la masse d'actifs sous gestion, hors zone Amérique. Au total, UBS Wealth Management gère aujourd'hui 1.676 milliards de francs.En banque d'investissement, les objectifs sont également ambitieux. Carsten Kengeter, le codirecteur de l'activité, a annoncé un objectif de bénéfice avant impôt de 6 milliards de francs. Avec, là encore, cette même volonté de faire émerger « une nouvelle culture du risque ». Hier, le titre UBS a clôturé en baisse de 3,55?%, à 16,86 francs, à la Bourse de Zurich.
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