« L'idée n'est pas d'installer une administration nouvelle »

Nous pensons pouvoir gagner des parts de marché et renforcer nos marges pour devenir, partout, un assureur de référence.François Pierson, PDG d'Axa FranceVous venez de prendre la responsabilité de l'assurance dommages au niveau international pour le groupe. À vos côtés, Christopher Condron devient responsable de la ligne métier assurance-vie, épargne, retraite et santé, au niveau international. Pourquoi cette nouvelle organisation ?Cette nouvelle organisation n'est pas un désaveu de l'organisation actuelle en cinq zones géographiques, dirigées par un responsable rapportant directement à Henri de Castries. Ils vont bien sûr conserver leur rôle moteur dans l'activité du groupe. En revanche, ce que la nouvelle organisation va apporter, c'est une meilleure appréhension globale de nos deux principaux métiers.Vous manquiez d'informations sur la performance de vos activités ?Nous avons toujours eu une très bonne compréhension de nos résultats et de la manière dont ils sont constitués. Mais nous pouvons nous améliorer, d'une part sur l'homogénéisation des processus en vie comme en dommages, et d'autre part sur le partage des bonnes pratiques, en particulier en ce qui concerne les pays où nous ne sommes pas encore leaders et ceux où nous sommes des « entrants » récents. Nous pensons pouvoir gagner des parts de marché et renforcer nos marges pour devenir, partout, un assureur de référence.Comment allez-vous construire cette homogénéité ?Nous allons identifier, pour chaque type d'opération (tarif, souscription, gestion des sinistres, marketing, etc.), les équipes qui ont les meilleures pratiques. Le principe est de faire profiter les autres pays de cette compétence. Nous commencerons par nous améliorer là où c'est urgent et nécessaire, introduire certaines méthodes dans des structures qui ne les ont pas à ce stade. Notre but n'est pas de débarquer dans ces filiales pour y régner, mais simplement pour en améliorer l'efficacité.Qui procèdera à ces améliorations ?Nous allons nous appuyer sur notre filiale Axa Cessions qui jouera un rôle clé dans l'animation et la coordination de cette nouvelle organisation. Parce qu'elle est chargée d'acheter des programmes de couverture auprès des réassureurs pour limiter l'exposition des risques que nous avons souscrits, elle les connaît très finement. Nous allons y adjoindre une équipe en cours de constitution, autour de quatre responsables : un pour les risques de particuliers, un pour les risques d'entreprises, un pour la gestion des sinistres et un responsable des ressources humaines pour l'ensemble de la branche dommage d'Axa. Au total, c'est une vingtaine de personnes, des experts reconnus et internationaux du groupe, qui mettront en ?uvre ces améliorations.Ne craignez-vous pas qu'ils soient mal reçus lorsqu'ils « débarqueront » dans une filiale ?Comme le montre la taille de l'équipe, en cours de constitution, l'idée n'est pas du tout d'installer une administration nouvelle et encore moins de la bureaucratie. Le but est d'aller là où il y a des parts de marché à conquérir et des marges à redresser. De plus, certains dirigeants opérationnels de zones ou de pays vont nous aider en assumant un rôle de référents mondiaux sur des sujets spécifiques au sein de la ligne d'activité.Comment espérez-vous gagner en efficacité ?Le « pay as you drive » ou les innovations autour du véhicule électrique sont une bonne illustration de notre démarche. Sur ce type de projet, il ne faut pas laisser dix pays différents développer chacun une solution. Sur chaque initiative, un responsable sera chargé d'assurer le lien et la coordination à l'échelle mondiale. En outre, des plateaux techniques disposant d'outils standardisés seront mis en place. Leur installation géographique se fera là où les besoins seront les plus importants.Où espérez-vous gagner des parts de marché ?Nous avons une stratégie de forte croissance dans les pays émergents qui sera servie par notre nouvelle organisation, car elle permettra aux plus petites filiales locales de s'appuyer sur la grande entreprise mondiale qu'est Axa. Il y a toutefois des limites à la standardisation et à l'industrialisation : si cette démarche est possible sur le segment des particuliers, ce n'est pas le cas pour le marché de l'entreprise, dans lequel nos efforts vont se concentrer sur la diffusion des compétences, notamment en termes de qualité de la souscription. En parallèle à la conquête de nouveaux marchés, nous avons bien sûr l'intention de consolider notre position de leader sur les marchés matures.Propos recueillis parGuénaëlle Le Solleu et Séverine Sollier La standardisation et l'industrialisation sont possiblessur le segment des particuliers.
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