Le jour où le Sénat penchera à gauche ?

Au Sénat, l'examen du premier volet de la réforme territoriale, fin 2009, a tourné au parcours du combattant pour le gouvernement. La discussion du second projet de loi, à partir de ce mardi, risque d'être aussi sportive. Quant à l'adoption, dans les mois à venir, du mode d'élection des futurs conseillers territoriaux au scrutin uninominal à un tour, Gérard Larcher, le président du Sénat, a déjà prévenu : « Il n'y a pas de majorité aujourd'hui pour le voter. »C'est à croire que l'actuelle majorité n'est déjà plus majoritaire dans la Haute Assemblée. Il est vrai que l'UMP ne dispose plus de la majorité absolue depuis 2008. L'appui des centristes de Jean Arthuis lui est nécessaire.Qu'en sera-t-il à partir septembre 2011 ? À l'occasion des prochaines élections sénatoriales, dans un an et demi, le Sénat devrait en effet passer à gauche. Une première dans l'histoire de la Ve République, qui interviendra à peine un an avant les présidentielles et les législatives?Ce changement de majorité est mécanique. Le corps électoral (150.000 grands électeurs) est composé à 95 % d'élus issus des municipales de 2008 qui ont été favorables à la gauche, au PS en particulier. Lors du renouvellement de 2008 avec ce même corps électoral, le PS a gagné 21 sièges quand l'UMP et le centre en ont perdu neuf.mouvement de balancierEn 2011, ce mouvement de balancier devrait donc se reproduire. Il sera d'ailleurs amplifié puisque la moitié des sénateurs, et non plus un tiers seulement, sera renouvelée en vertu d'une réforme de juillet 2003. Cinq nouveaux sièges seront par ailleurs créés à cette occasion. La gauche, qui dispose aujourd'hui de 150 sièges contre environ 180 à la droite et au centre, devrait gagner entre 25 et 30 sièges, au détriment de l'actuelle majorité. Le PS deviendra logiquement le premier groupe de la Haute Assemblée.Ce qui ne signifiera pas que la présidence du Sénat change forcément de titulaire. L'élection se faisant au scrutin secret, la personnalité des candidats est essentielle. « Le prochain président sera peut-être élu avec une majorité de six à quatorze voix d'avance », pronostiquait Gérard Larcher dans une interview au « Figaro » du 11 janvier. Visiblement, il se voit bien présider une assemblée de gauche? P. C.
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