Une année exceptionnelle ». C'est ainsi que Patrick Werner, le Président du directoire de la Banque Postale a introduit la présentation des résultats de la filiale de La Poste ce jeudi. En toute simplicité.Au cours de son quatrième exercice, la Banque Postale a quasiment doublé son bénéfice (588 millions d'euros). Elle engrange désormais plus de profits que le groupe la Poste dans son ensemble (531 millions d'euros). CNP Assurances contribue à ce résultat à hauteur de 186 millions d'euros. A plus de 5 milliards d'euros, le produit net bancaire a progressé de 4 %, en ligne avec la tendance observée depuis la création de la banque en 2006 (+ 4,3 % par an en moyenne). Quant à la maîtrise des coûts, elle a permis de faire passer le coefficient d'exploitation (charges rapportées au PNB) de 91,8 % à 86,6 %. Le développement tous azimuts de La Banque Postale se poursuit. L'objectif est le même depuis quatre ans : devenir une « vraie » banque de détail. La filiale de La Poste s'évertue donc à transformer des clients « dormants » (21 millions de Français y ont un livret A) en clients « actifs ». Fin 2009, elle comptait déjà 9,9 millions de clients actifs (+ 3,9 %). « La progression est encore plus forte pour les clients patrimoniaux qui dépassent à fin 2009 les 880.000, en hausse de 21,2% », explique la banque. En 2009, La Banque Postale a équipé 123.000 foyers en crédits immobiliers (pour 8,3 milliards d'euros), dont un tiers de jeunes de moins de 30 ans. « Un des enjeux importants pour la Banque Postale est de conserver ses jeunes clients. Jusqu'ici l'absence d'offre de crédit à la consommation nous en a plutôt fait perdre », indique Patrick Werner. Etape essentielle, l'offre de crédit à la consommation de la Banque Postale Financement (une coentreprise avec la Société Généralecute; Générale) sera déployée dès le mois d'avril, après une phase pilote menée en Côte d'Or et en Gironde entre décembre et mars. Les détails de l'offre ne seront connus qu'à la fin du mois, mais la Banque Postale a déjà indiqué qu'elle ne souhaitait pas dans un premier temps proposer de crédit renouvelable (dit, revolving). A l'heure où le cadre réglementaire du crédit à la consommation est en pleine évolution, la Banque Postale insiste sur « son approche différente du crédit à la consommation » et met l'accent sur la prévention du surendettement. « En plus de sa base de clientèle considérable et de l'ampleur de son réseau de distribution, La Banque Postale peut s'appuyer sur le formidable capital confiance qu'elle a su développer et préserver auprès des Français », fait valoir le patron de la Société Généralecute; Générale, Frédéric Oudéa. Pour Patrick Werner, l'enrichissement de l'offre avec le crédit à la consommation puis l'assurance dommages (au deuxième semestre) permettra enfin à la Banque Postale de « se battre à armes égales avec les autres sur le marché des particuliers » en 2010. L'année prochaine, elle proposera également une offre d'assurance santé, en partenariat avec la Mutuelle Générale. L'augmentation de capital de la Poste (2,7 milliards d'euros) servira en partie à soutenir les projets de développement de la banque. Si pour Patrick Werner, « il est beaucoup trop tôt pour dire quelle sera l'utilisation de cette enveloppe », certains estiment qu'entre 700 millions et 1 milliard de fonds propres pourraient être alloués à la Banque Postale. De quoi accorder toujours plus de crédits : après les particuliers, la Banque Postale veut «jouer un rôle» dans le financement des entreprises.

latribune.fr

18 Mars 2010, 23:21

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