Cap sur les entreprises, sans Palatine

Début février, Nicolas Sarkozy appelait la Banque Postale à mobiliser les fonds issus de la collecte du livret A pour financer les entrepreneurs et les petites PME. Une bonne nouvelle pour la filiale de la Poste. Celle-ci réclame depuis sa création en 2006 que lui soit donnée la possibilité de faire du crédit aux entreprises. Patrick Werner a une nouvelle fois souligné ce jeudi que les personnes morales (entreprises et associations) représentaient 35 % des revenus de l'ensemble du marché de la banque de détail en France et seulement 6 % du produit net bancaire de la banque Postale. Les quelque 480.000 personnes morales déjà clientes, mais qui ne bénéficient que d'une offre limitée et surtout pas de crédits, représentent un potentiel important. Mais manifestement, rien ne presse. à Bercy, on indique que « la ministre va demander à la Poste de lui faire ses propositions ». Une fois le feu vert de Christine Lagarde obtenu, il faudra ensuite que la Banque de France délivre son agrément. Côté Banque Postale, une mission de six mois a été confiée à Olivier Schatz en décembre 2009 pour réfléchir à la politique en matière de crédit aux entreprises. Ce n'est donc pas avant juin que la banque aura affiné sa stratégie. Quant à la Banque Palatine, regardée avec attention en début d'année dernière, elle représente toujours un intérêt stratégique certain pour la Banque Postale. Pour Patrick Werner, la filiale de BPCE « n'est pas à vendre ». En tout cas pour le moment. De toute façon, l'affaire est complexe. D'un coté, BPCE, son propriétaire, ne souhaite pas céder Palatine à son premier concurrent qu'est la Banque Postale. Le dossier aurait été regardé par Santander et Arkéa à l'automne dernier, mais depuis BPCE va mieux et la banque veut prendre son temps pour mieux valoriser Palatine. De l'autre, la Banque Postale n'est finalement plus aussi intéressée qu'avant. Les nouvelles normes prudentielles ne sont pas encore connues et créent de l'incertitude sur les besoins en fonds propres. D'autre part, le prix de Palatine, environ 800 millions d'euros, reste élevé à cause de son capital excédentaire. Pour remédier à cela, BPCE pourrait envisager de ponctionner un dividende exceptionnel pour diminuer la valeur à environ 600 millions d'euros. D'ici là, le dossier aura peut-être de nouveau rebondi. S.R. et M.Pe.
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