Pharmacie : les sous-traitants français prudents pour 2010

Nous sommes entre le marteau et l'enclume. » C'est en ces termes que Sébastien Aguettant, directeur général de Delpharm et président du Spis, le syndicat professionnel du secteur, résume la situation des sous-traitants de l'industrie pharmaceutique. La pression sur les prix exercée par les autorités de santé auprès des laboratoires se répercute sur ces « façonniers ». Au nombre d'une trentaine en France, pour la plupart des PME, ils possèdent 62 usines et travaillent pour les génériqueurs mais aussi les laboratoires traditionnels. Le secteur pesait environ 1,5 milliard d'euros l'an dernier, un chiffre stable par rapport à 2008. « Nous avons souffert de déstockages importants chez les pharmaciens », explique le vice-président du Spis, Xavier Monjanel. Pour cette année, il prévoit 5 % à 7 % de croissance. Avec des disparités importantes, car les petits façonniers seront durement touchés par la baisse de remboursement de 35 % à 15 % prévue sur 200 médicaments à partir du mois prochain. système complexeSeul véritable appel d'air pour le secteur, la perspective de bénéficier de davantage de commandes de la part des génériqueurs. Depuis octobre 2009, ces derniers ont obtenu la possibilité de produire la « copie » d'une molécule avant l'expiration de son brevet. Objectif : inciter les génériqueurs à favoriser l'Hexagone. Pour l'instant, ils préfèrent souvent implanter leur production dans des pays moins restrictifs (Espagne, Portugal, Malte...) afin d'être présents dans les pharmacies dès le jour J de la fin d'un brevet. « Mais les effets positifs ne se feront pas sentir avant 2013-2014 car les laboratoires choisissent des années à l'avance leurs sites de production, qui doit figurer dans le dossier d'enregistrement d'un médicament », nuance Sébastien Aguettant. De plus, la mesure nécessite un accord entre un laboratoire, un génériqueur et l'état, ce qui en fait un système complexe. « L'empressement des génériqueurs vaut d'abord pour les blockbusters. Cette mesure favorisera les plus gros façonniers », estime Xavier Monjanel.Reste la question de la compétitivité. « Dans l'industrie pharmaceutique, la main-d'oeuvre ne représente que 3 % à 6 % des coûts, ce n'est donc pas un sujet », tranche Sébastien Aguettant. Le potentiel est là : le marché français des génériques (2,4 milliards d'euros en 2009) doit doubler d'ici à cinq ans.
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