Le profil de la prime aux salariés s'esquisse dans la confusion

Le 18 décembre 2006, Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle, vient délivrer à Charleville-Mézières un discours à « la France qui souffre ». 19 avril 2011, Nicolas Sarkozy, président de la République, est de retour dans les Ardennes. Et il devrait parler à la France qui peine à boucler les fins de mois. Le chef de l'État est en effet très attendu sur un sujet qu'il a lui-même contribué à porter sur le devant de la scène, à savoir le partage de la richesse. Avec la sortie de la crise, les conflits salariaux se multiplient, tout comme les revendications liées au pouvoir d'achat. Le Smic devrait probablement augmenter de 2 % le 1er juillet pour tenir compte de l'inflation, comme l'a confirmé Christine Lagarde lundi, mais la situation des finances publiques (lire ci-contre) n'octroie que peu de marges de manoeuvre à l'exécutif. L'idée, qui tient la corde actuellement a été précisée lundi par la ministre de l'Économie. Tout en rappelant que « le projet n'est pas définitivement arrêté », la ministre de l'Économie s'est efforcée de préciser les choses. « Lorsqu'une entreprise verse des dividendes et que ces dividendes progressent, il est normal que l'entreprise rémunère de manière exceptionnelle ses salariés », a-t-elle expliqué sur LCI. L'idée serait d'inciter les entreprises à verser cette prime exceptionnelle en exonérant cette dernière de charges sociales. Une exonération qui serait plafonnée à 1.000 euros. Ce schéma qui concerneraient toutes les entreprises n'aurait donc aucun caractère obligatoire, ni dans ses modalités, ni dans son montant. Christine Lagarde a estimé « très important » que « la façon dont tout cela s'organise soit négociée entre patrons et représentants des salariés ». Cette manière de voir, très différente de l'idée initiale défendue par François Baroin, apaise le patronat. Le Medef, par la voix de sa présidente salue « une bonne nouvelle ». Quant à la CGPME, elle se dit rassurée mais attend de savoir ce que dira le chef de l'État sur le sujet lors de son déplacement dans les Ardennes.« Coup de pouce » au smicL'accueil est bien différent dans les rangs des partenaires sociaux. Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, estime que le projet du gouvernement ne règle « pas le problème du pouvoir d'achat », et il plaide pour un « coup de pouce » au smic, au delà de la revalorisation liée à l'inflation. Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, prédit quant à lui que « l'annonce du gouvernement va faire beaucoup de déçus, il y aura très peu d'élus ». En règle générale, les syndicats craignent que cette prime se substitue à des hausses de salaires.
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