Niveau record des créances douteuses en Espagne

Comme si le contexte international ne suffisait pas à mettre l'Espagne dans l'embarras, le taux des créances douteuses détenues par les établissements bancaires a battu un triste record en février, à 6,19 %, le niveau le plus élevé depuis septembre 1995. D'après les chiffres publiés ce lundi par la Banque d'Espagne, les montants dépassent désormais les 112 milliards d'euros. En janvier dernier, le taux avait déjà franchi la barre des 6 % (6,06 %).Mises à part quelques baisses conjoncturelles, le poids de ces créances n'a pas cessé d'augmenter depuis juillet 2007, date à laquelle elles atteignaient à peine 0,78 %. À l'origine de cette difficulté à récupérer l'argent prêté, figure bien évidemment l'éclatement de la bulle immobilière. Les « cajas », très touchéesLes promoteurs, notamment, peinent à honorer leurs dettes auprès des banques qui leur avaient prêté à tour de bras pendant la flambée des prix. Les caisses d'épargne, qui pèsent 50 % du secteur bancaire, sont particulièrement touchées. La Banque d'Espagne chiffre leur exposition à l'immobilier à 217 milliards d'euros, dont 46 % sont jugées potentiellement « problématiques ».Pourtant, pour le sixième mois consécutif, cet « indice de vulnérabilité » est plus faible pour les caisses d'épargne que pour les autres banques (6,35 % en moyenne). Mais il s'agit, en grande partie, d'un effet d'optique. Les actifs douteux de la Caja Castilla La Mancha (CCM) et Cajasur, deux caisses mises sous la coupe de la Banque d'Espagne respectivement en 2009 et 2010, sont en effet logés depuis l'an passé dans des filières bancaires... d'autres caisses d'épargne. Si bien que les créances ne sont plus comptabilisées dans la catégorie « caisses d'épargne ».
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