Le Medef défend l'introduction d'une dose de capitalisation

« Des chiffres qui ont dépassé toutes nos craintes », « une situation vraiment très préoccupante », « le souffle court autour de la table du conseil exécutif lorsque nous avons examiné les paramètres ». Mardi, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, Laurence Parisot n'a pas hésité à faire assaut de termes dramatiques pour décrire le futur du régime de retraites français. Une dramatisation qui lui a permis d'esquisser les solutions privilégiées par le Medef, même si l'organisation ne se prononcera officiellement que début juin sur le scenario du Conseil d'orientation des retraites qui a sa faveur. « Le relèvement des bornes d'âge et de durée de cotisation sont absolument nécessaires, la question ne se pose plus », a souligné la présidente du Medef. Surtout, Laurence Parisot a plaidé pour l'introduction d'une dose de retraite par capitalisation, une « piste essentielle, choisie par de nombreux pays », qui manque, selon elle, dans le document d'orientation envoyé par le gouvernement aux partenaires sociaux dimanche soir. Invitant à un subtil dosage entre répartition et capitalisation, via un système incitatif, voire obligatoire, Laurence Parisot a jugé que ce « mix » était la « seule voie réaliste possible ». A l'inverse, la présidente du Medef a mis en garde le gouvernement contre un prélèvement sur les revenus du capital qui toucherait à l'épargne longue, une solution « désastreuse pour l'économie car c'est l'investissement dans l'économie ». Réticence des syndicatsNul doute que les propos de Laurence Parisot donneront des arguments aux syndicats pour les rencontres programmées avec Eric Woerth, le ministre du Travail, d'ici à la fin de la semaine. Mardi, dans un entretien au « Monde », Bernard Thibault a regretté que le projet de l'exécutif, « très largement inspiré par les vues du Medef », « ne vise qu'à réduire des droits existants ». Sur RTL, François Chérèque avait indiqué que la CFDT était toujours ouverte « à la discussion, sauf que le gouvernement est en train de faire tomber deux éléments qui sont importants pour nous : les 60 ans et une réforme qui réduit les inégalités ». Les syndicats trouveront un appui auprès du PS, et réciproquement. Agnès Laurent
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