Le nouveau président de l'AFP ne touche pas au statut de l'agence

À la tête de l'Agence France Presse (AFP) depuis maintenant trois mois, Emmanuel Hoog sort de son silence. L'ancien président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), candidat de l'Élysée pour mener la réforme de l'agence de presse, vient de présenter les grandes pistes de développement de l'AFP à ses cadres. Interrogé par « La Correspondance de la presse » sur une éventuelle réforme du statut de l'agence, le nouveau patron de l'AFP estime que le moment n'est pas venu de doter l'agence d'un capital. De par son statut qui date de 1957, l'AFP est un organisme sans actionnaire ni capitaux. L'ancien PDG, Pierre Louette, prônait la transformation de l'agence en société de droit à capitaux publics détenue à 100 % par l'État, suscitant l'ire des salariés qui y voyaient une « étatisation » de l'agence. « Les bonnes solutions doivent se faire dans le cadre d'un consensus le plus fort possible et ces conditions ne sont pas réunies aujourd'hui », estime Emmanuel Hoog. Il plaide pour une « évolution de la gouvernance » qui passera par une loi, le conseil d'administration de l'AFP étant composé de représentants de l'État et de la presse, ses principaux clients. À lui seul, l'État contribue par ses abonnements à hauteur de 40 % du chiffre d'affaires de la troisième agence mondiale. Relais de croissanceEn terme de contenu, Emmanuel Hoog met la priorité sur « le développement de la vidéo, le renforcement du leadership dans le domaine du sport, le développement du fil arabe et la réorganisation du fil français », explique-t-il au quotidien professionnel. D'ici deux ans, l'AFP présentera 150 vidéos par jour contre 80 aujourd'hui. Mais « la croissance, c'est à l'étranger qu'on va la trouver » estime-t-il. Emmanuel Hoog veut accroître et conforter la présence de l'agence en Afrique. Aujourd'hui l'international génère 30 % des recettes, autant que la France dont la part stagne, voire regresse. Dans l'Hexagone, une réflexion est lancée sur la composition du fil français, « colonne vertébrale de l'agence ». Enfin, le nouvel homme fort de l'AFP veut développer une stratégie « BtoC » (Business To Consumer), vers le grand public, dont la première pierre est le lancement de l'application iPhone et iPad en novembre prochain. S. B.
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