Teleperformance France en pleine crise sociale

L'annonce, mardi soir, de l'acquisition par Teleperformance de la société écossaise BeCogent a du mal à passer pour les salariés français du numéro un mondial des centres d'appels. Cette déclaration est en effet intervenue la veille du comité central d'entreprise qui lance la procédure de consultation sur le plan social annoncé début juillet par la filiale française de Teleperformance. Le deuxième plan en moins d'un an. La société souhaite supprimer 689 emplois, moins que les 837 postes prévus initialement. Le précédent plan social, achevé au printemps 2010, s'était soldé par la suppression de 550 emplois, sur les 5.000 que compte Teleperformance France. Retour à l'équilibre en 2011Plusieurs centaines de salariés ont manifesté mercredi pour protester contre ce nouveau plan social, sur les différents sites français de la société, mais aussi devant les sièges des grands clients de Teleperformance France comme SFR, Bouygues Telecom, EDF ou Finaref.L'objectif de la direction de Teleperformance est de ramener à l'équilibre sa filiale française dès le premier semestre 2011 afin de remonter la rentabilité du groupe à ses meilleurs niveaux. Selon elle, l'entité française, qui assure 16 % du chiffre d'affaires total du groupe, a subi une « rupture brutale de son modèle économique » l'an dernier. En cause, la réduction du volume d'activité chez les principaux clients, la perte de plusieurs comptes importants comme Canal Plus, et enfin le manque de flexibilité pour ajuster les structures de coûts. « Cela s'est traduit par une perte d'exploitation de 36 millions d'euros en 2009, soit plus de 12 % du chiffre d'affaires », explique le groupe. En réponse, les salariés rappellent que le groupe Teleperformance a dégagé un bénéfice net de 88 millions d'euros l'an dernier. Et mettent en cause le transfert d'une partie de l'activité vers des pays à moindre coûts.Mesures anti délocalisationÀ l'annonce de ce plan social, Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État chargé de l'emploi, avait reçu en juillet Jean-Hervé Jenn, le président de Teleperformance France. Il a prévu de convoquer à la rentrée des « assises des centres d'appels ». Deux pistes sont envisagées pour inciter les groupes du secteur, et leurs clients, à rester en France?: une surtaxe des appels traités par les sites implantés à l'étranger et une aide financière pour les entreprises qui ne délocalisent pas. Selon Bercy, les effectifs à l'étranger ont triplé entre 2004 et 2009. Une vague de délocalisation qui serait aujourd'hui stabilisée selon le SP2C, le syndicat des professionnels des centres d'appels.Olivier Pinaud
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