Demain, les Fran- çais découvriront dans la presse et sur le petit écran une première campagne d'information sur l'extinction prochaine de la diffusion hertzienne analogique de la télévision. Jusqu'à l'arrêt définitif du dernier émetteur hertzien analogique, prévu le 30 novembre 2011, ces messages d'information seront régulièrement diffusés en neuf vagues. Puis région par région, à commencer par l'Alsace en février prochain, selon le calendrier établi par le Conseil supérieur de l'audiovisuel(CSA) (voir carte ci-contre), la campagne nationale (20 millions d'euros), financée par l'État, sera relayée par des opérations d'information plus locales, allant de la mise en place de centres d'appels à la sensibilisation des distributeurs de TV et d'adaptateurs. Le tout pour un budget de 157 millions d'euros sur trois ans, géré par le Groupement d'intérêt public France Télévision Numérique, cofinancé par l'État et les chaînes de télévision historiques. Seules TF1, France 2, 3, 5, M6 et Canal Plus sont en effet concernées par l'arrêt du « vieux » signal.Avant d'être un dossier technique, la grande affaire de la fin du signal analogique, celui qui, depuis les années 50, apporte la télévision dans les foyers d'un bout à l'autre du territoire, c'est de ne laisser personne devant un écran noir au soir de l'arrêt du signal analogique. La population à risque est finalement assez réduite. En effet, depuis le lancement en mars 2005 de 14 chaînes gratuites sur le réseau de la TNT, en dépit des Cassandre qui prédisaient un fiasco, les Français, habitués à l'antenne râteau sur le toit pour recevoir la TV, et curieux de passer d'une offre gratuite réduite à 6 chaînes à un bouquet de 18 aujourd'hui, se sont équipés sans se faire prier de l'adaptateur nécessaire à la réception de la TNT. Le plan de mise en service d'émetteurs numériques s'est déroulé sans accroc : 88 % du territoire est aujourd'hui couvert par les ondes de TV numérique. Depuis mars 2008, plus un seul téléviseur ne peut être vendu dans l'Hexagone sans tuner TNT.Et alors qu'on tablait en 2005, dans la meilleure hypothèse, sur moins de 10 millions de foyers (soit 38 %) équipés à l'horizon 2011, à mi-2009 43 % des foyers avaient déjà au moins un adaptateur TNT externe ou intégré à leur téléviseur, selon le CSA. Et compte tenu des abonnés au câble, au satellite numérique ou la TV par ADSL, près de 70 % des foyers accèdent aujourd'hui à la télévision numérique sur au moins un poste du foyer. 40 % des foyers reçoivent encore la télévision en analogique sur un de leurs téléviseurs, mais seuls 17 % de foyers dépendant exclusivement de l'analogique. Les personnes âgées de plus de 75 ans sont les moins équipées. Et c'est pour elles surtout que l'on craint l'écran noir.Après les expériences pilotes de Coulommiers et de Cherbourg, le véritable test aura lieu dans le Cotentin. Le 18 novembre, le signal analogique sera éteint sur un bassin de 200.000 habitants. Ce sera l'occasion de vérifier, à grande échelle, l'utilité des dispositifs d'aide pour les foyers les plus modestes (lire page ci-contre).La réussite de l'accompagnement des populations est un sujet sensible pour les politiques. Des villages privés de télévision peuvent courroucer des élus locaux pris à partie. D'où le déploiement de multiples précautions et de communications.

latribune.fr

19 Sept 2009, 1:45

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