Schwarzy rêve d'un TGV en Californie

Après avoir été longtemps négligé dans les budgets fédéraux, le rail américain devrait profiter du plan de relance, initié par l'administration Obama. Mais les ressources affectées par Washington restent dérisoires, comparées aux besoins. Ainsi, l'enveloppe prévue (8 milliards de dollars dans le cadre du plan de stimulation de l'économie), associée aux fonds supplémentaires (de l'ordre de 2 milliards de dollars par an sur quatre ans) que le Congrès s'apprête à voter, ne suffira pas à financer l'intégralité d'un seul projet. Pour le simple tronçon Los Angeles-San Francisco, la facture est évaluée à plus de 40 milliards de dollars? Et si le plan californien ? une ligne de TGV principale, de Sacramento à San Diego, et plusieurs lignes subsidiaires, reliant San Francisco ou le parc Disney d'Anaheim ? est le plus avancé, la région de Chicago a également son propre projet de train à grande vitesse, de même que la Floride.Autant dire que le gouverneur californien, Arnold Schwarzenegger, n'est pas le seul à guigner l'argent de l'État fédéral? « Nous allons être très agressifs », a-t-il assuré à Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État au Commerce extérieur français, qui était cette semaine en visite dans le Golden State. L'ancien acteur reconverti dans la politique espère décrocher une première enveloppe de l'ordre de 4 milliards de dollars, lors d'un voyage à Washington, le 2 octobre. en quasi-faillite« L'état d'esprit sur le climat et la mise en place d'infrastructures plus vertes ont complètement changé depuis l'arrivée de la nouvelle administration à Washington », assure Pierre Gauthier, le président d'Alstom pour les États-Unis. Reste que le coup de pouce attendu de l'administration fédérale devra être complété par un plan de financement au niveau des États. À condition pour ces derniers d'en avoir les moyens? Or la Californie, fortement touchée par la crise (le taux de chômage, à 12,2 %, se situe au-dessus de la moyenne nationale), n'a plus d'argent. Son déficit budgétaire sera de près de 24 milliards de dollars pour l'exercice 2009, limitant les marges de man?uvre des autorités locales. « En raison d'engagements pluriannuels, seul 7 % du budget est négociable », précise ainsi Pierre-Olivier Gourinchas, professeur d'économie à l'université de Berkeley.Du coup, même si un référendum, gagné en novembre 2008, permet à la Californie d'émettre quelque 10 milliards de dollars d'obligations afin de cofinancer un projet visant à rallier Los Angeles à San Francisco en moins de 2 h 40, rien ne dit que l'État, dont la note de crédit est passablement dégradée, pourra lever les fonds?optimismeArnold Schwarzenegger reste optimiste : « Nous sommes en avance de dix ans sur le reste du pays en matière d'économie verte. Notre TGV sera un modèle pour le reste des États-Unis », promet-il. Le gouverneur n'a pas manqué de détailler à la représentante du gouvernement français son nouvel engagement en faveur des énergies renouvelables ? qui devront représenter 33 % des sources d'électricité en 2020 dans l'État. En retour, Anne-Marie Idrac a pris soin de mettre en avant l'intérêt environnemental du projet de TGV? n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.