Les analystes retrouvent du poids sur les marchés

Après avoir été peu décisifs en 2010, les analystes commencent à retrouver du poids sur les décisions des investisseurs. Pas une séance ne s'est déroulée depuis le début de l'année sans qu'un changement de recommandation ne vienne animer le marché parisien. Entraînant des fortes variations à la hausse comme à la baisse. En témoigne la progression de l'Oréal, qui a signé mercredi l'une des rares hausses du CAC 40 grâce à un relèvement du conseil d'Exane BNP Paribas. Le broker a aussi amélioré son opinion sur Eurotunnel : le titre s'est envolé de 5 % pour réaliser la plus forte hausse du SBF 120. D'autres valeurs, délaissées en 2010, effectuent un retour en grâce à la faveur de notes positives d'analystes. C'est le cas de Saint-Gobain qui a progressé de 7,7 % depuis le 1er janvier. Le titre a profité de pas moins de trois relèvements de recommandations de la part d'Exane, d'Oddo Securities et de HSBC. Autre exemple, Alstom, qui a chuté de 26 % en 2010, a grimpé de 11,3 % depuis le début de l'année. Mardi, RBS est passé de « vendre » à « conserver » sur le titre du groupe industriel. Une semaine plus tôt, Morgan Stanley avait déjà relevé son objectif de cours de 35 à 52 euros ! Les analystes sont en revanche moins cléments pour Danone, le titre étant à la traîne cette année (- 4,9 % depuis le 1er janvier). Barclays Capital et Nomura la semaine dernière, puis Credit Suisse mardi ont tous les trois abaissé leur recommandation sur la valeur. De même Publicis s'affiche-t-il dans le rouge depuis le début de l'année après avoir subi plusieurs notes négatives d'analystes, de Morgan Stanley à RBS. Mouvement d'inversion« Dans une période de publications de résultats, la microéconomie reprend ses droits. Les investisseurs regardent de près les annonces des entreprises et sont donc beaucoup plus sensibles aux notes d'analystes », explique Pierre Sabatier, stratégiste chez Primeview. Le mouvement est d'autant plus significatif qu'il concerne des grosses valeurs du CAC 40, généralement moins sujettes à de fortes variations sur des changements de recommandation que les valeurs moyennes. Logique pour Thierry Pauwels, directeur de la gestion de OFI AM : « Après avoir été délaissées en 2010, les grandes valeurs affichent des valorisations très intéressantes. Il y a donc une volonté de la part de certains analystes d'inverser les tendances de l'année dernière et d'amorcer un retour sur ces grandes valeurs ». Et d'ajouter : « Si ce mouvement d'inversion, assez classique en début d'année, se confirme, de plus en plus d'analystes vont communiquer sur les valeurs du CAC 40 ». Ce retour de la microéconomie au coeur des préoccupations des opérateurs s'annonce très favorable pour les marchés actions. Car si les incertitudes demeurent sur le front macroéconomique, du point de vue des entreprises, le flux de nouvelles est positif. « Les résultats du quatrième trimestre s'annoncent encore très bons et supérieurs aux attentes des analystes financiers », souligne Pierre Sabatier.
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