En plein essor, l'iPad d'Apple fait même concurrence au PC

Énormes » pour Wedbush Morgan, « fabuleux » pour Kaufman Bros. Les bureaux d'analyses financières ont rivalisé de superlatifs, dans la nuit de mardi à mercredi, pour qualifier les résultats publiés par Apple. Des résultats à ce point excellents qu'ils ont quelque peu fait oublier l'annonce, lundi, du départ en congé de maladie - pour une durée indéterminée - de Steve Jobs, l'emblématique patron du géant américain de l'électronique, et les inquiétudes qui en ont découlé quant à l'avenir de la firme à la pomme. Au premier trimestre de l'exercice 2010-2011, clos le 25 décembre, le bénéfice net d'Apple s'est envolé de 78 %, à 6 milliards de dollars, grâce à une flambée de 71 % du chiffre d'affaires, à 26,7 milliards. Des performances très supérieures aux prévisions des analystes sondés par l'agence Thomson Reuters. Et pour cause : il s'agit là d'une croissance de start-up, phénoménale pour un groupe âgé de 35 ans. Il faut dire que les ventes de la tablette tactile iPad, le dernier bébé d'Apple, ont dépassé toutes les espérances. Apple en a écoulé 7,3 millions au premier trimestre 2010-2011, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 6 millions. L'iPad se vend désormais mieux que les fameux ordinateurs Mac d'Apple, dont les ventes ont pourtant progressé de 23 %, à 4 millions d'exemplaires. Plus globalement, les ventes d'iPad ne représentent pas moins de 7 % des ventes mondiales d'ordinateurs - toutes marques confondues - estimées par le cabinet IDC pour le dernier trimestre 2010. Si les ventes de PC (personal computers) n'ont pas été extraordinaires d'octobre à décembre, c'est notamment en raison de la concurrence de l'iPad reconnaissent d'ailleurs les analystes d'IDC et ceux de Gartner. Un pouvoir de séductionIl faut dire que l'iPad ne séduit pas seulement le grand public, mais également les entreprises. Sur les cent plus grands groupes de la planète (en termes de chiffre d'affaires), « un peu plus » de 80 utilisent ou, tout au moins, testent l'iPad, affirme Apple, citant entre autres exemples les banques Wells Fargo et JP Morgan. Résultat, après neuf mois de commercialisation et près de 15 millions d'exemplaires vendus, l'iPad représente déjà 17 % du chiffre d'affaires total d'Apple, juste derrière les Mac (20 %) et devant le baladeur numérique iPod (13 %).Mais le best-seller d'Apple, c'est toujours, et de très loin, l'iPhone. Le célèbre smartphone, dont les ventes ont grimpé de 86 %, à 16,2 millions d'unités au premier trimestre 2010-2011, pèse 39 % dans l'activité du groupe. Un poids qui pourrait encore se renforcer dans les prochains mois, la commercialisation de l'iPhone aux États-Unis n'étant plus réservée à l'opérateur américain AT&Tmp;T à partir du 10 février, mais étendue à son concurrent Verizon. Un accord qui, potentiellement, pourrait multiplier par deux le nombre de possesseurs d'iPhone aux États-Unis. Fort de cette perspective, Apple, d'ordinaire prudent en matière d'objectifs, n'hésite pas à tabler sur un chiffre d'affaires global de 22 milliards de dollars, et sur un bénéfice par action de 4,9 dollars, pour le deuxième trimestre 2010/2011. OptimismeCet optimisme a provoqué une hausse de près de 1 % de l'action Apple, ce jeudi, à l'ouverture de la Bourse de New York. Effaçant ainsi la moitié du repli de 2 % accusé mardi, au lendemain de l'annonce du congé de maladie de Steve Jobs. Pourtant, ces résultats financiers une nouvelle fois remarquables apportent la meilleure preuve de l'habileté de Steve Jobs, tant sur le plan de la créativité que sur celui du marketing. Certes, la maison sera bien gardée en son absence par Tim Cook, le fidèle lieutenant de Steve Jobs. Mais un excellent gestionnaire ne fait pas forcément un visionnaire talentueux.
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