Les idées neuves pour dompter Wall Street et sa cupidité

- La « Volcker rule » prévoit d'empêcher les banques récoltant de l'épargne et des dépôts de spéculer pour leur compte propre et d'abriter des fonds spéculatifs (« hedge funds ») ou des fonds de private equity. L'actuel chef du Conseil pour la reconstruction économique estime que si les activités spéculatives des groupes financiers ne sont pas mieux encadrées, de nouveaux dérapages sont à prévoir. Selon le « grand » (2,01 m) Paul Volcker, des établissements comme Goldman Sachs devront abandonner leur statut de holding bancaire s'ils veulent échapper à cette règle qui, par parenthèse, doit encore franchir l'obstacle du Congrès pour voir le jour. Dans un entretien au « Financial Times », Paul Volcker prévient ceux qui feront ce choix qu'ils perdront « les privilèges spéciaux des banques », autrement dit la protection de la Banque centrale en cas de souci. Un risque que serait prêt à prendre Goldman Sachs puisque, selon des responsable de la firme cités par le quotidien britannique, si cette règle devait voir le jour, Goldman serait prêt à céder sa petite activité de banque de dépôt pour y échapper.Davantage de transparence- Sur les produits dérivés, la crise financière a été un véritable électrochoc. Les autorités ont découvert des pans entiers de marché non régulés et pris consciences de leur ampleur astronomique et du risque systémique qu'ils pouvaient représenter. C'est notamment le cas des « credit defaults swaps » (CDS), ces contrats de couverture contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, dont les montants bruts ont atteint jusqu'à 60.000 milliards de dollars. Les gendarmes des marchés de part et d'autre de l'Atlantique travaillent à sécuriser et à encadrer l'ensemble de ces marchés de produits dérivés échangés de gré à gré. La tenue de registres de transactions, qui permettraient aux régulateurs de faire un état des lieux précis sur chaque marché, est l'une des pistes retenues. - Les ventes à découvert, qui permettent de céder un actif que l'on ne détient pas, sont soumises à plus de transparence mais le gendarme des marchés, la SEC, réfléchit toujours aux moyens de limiter la chute des cours que ces ventes peuvent provoquer. Limiter le pouvoir des spéculateurs- Après s'être longuement interrogé sur le caractère spéculatif de l'envolée des matières premières et du pétrole ces dernières années, les régulateurs réfléchissent à la possibilité de limiter la taille des positions autorisées sur chaque marché. Mi-janvier, le gendarme des marchés à terme américain (la Commodity Futures Trading Commission, CFTC) a proposé de limiter les positions des traders d'énergie à 10 % des contrats ouverts sur une échéance. Mais la mesure a peu de chance d'être efficace tant la probabilité de franchir ce seuil est faible. En outre, le système proposé prévoit des exemptions et les principales banques présentes sur les matières premières devraient pouvoir passer au travers des mailles du filet. Goldman Sachs a été de ceux qui ont mis en garde le Congrès, lors d'une audition l'été dernier concernant la spéculation sur le pétrole, sur les risques de perturbation du marché de l'énergie en cas de trop forte régulation.
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