Équipement auto : le carrossier Heuliez toujours en panne d'argent

Dossier hautement politique depuis de longs mois, le sauvetage d'Heuliez mobilise les pouvoirs publics. Pourtant, a priori, la faillite d'un petit carrossier exsangue n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'appauvrissement progressif du tissu français de sous-traitants automobiles. Seulement voilà : situé dans le fief de Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, il est devenu un enjeu de la rivalité gauche-droite, avec son cortège de petites phrases assassines de part et d'autr,e ainsi que de promesses non tenues. Dossier d'autant plus explosif que l'écologie s'en mêle. Politiquement correct, Heuliez veut se spécialiser dans la construction de voitures électriques. Même si les experts demeurent fort sceptiques sur la viabilité à long terme d'un tel projet, vu les moyens réduits dont dispose la PME.Repreneur désargentéLes discussions pour trouver un « repreneur de substitution » sont « très avancées, très engagées », a déclaré mercredi dernier le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Ce dernier affirmait récemment « discuter avec six repreneurs potentiels » pour sauver Heuliez et ses 600 emplois. Le repreneur initial, le fonds d'investissement français Bernard Krief Consulting (BKC), semble en effet incapable d'apporter l'argent frais indispensable à la survie d'Heuliez. Choisi l'été dernier comme repreneur par le tribunal de commerce de Niort, BKC s'était engagé à mettre sur la table 16 millions d'euros pour sauver l'équipementier installé à Cerizay (Deux-Sèvres). Le versement de BKC conditionne l'entrée du Fond stratégique d'investissement (FSI), qui s'est engagé pour sa part à injecter 10 autres millions. Mais seulement si le repreneur apportait l'argent promis. Le problème, c'est que, malgré les discours, la transaction traîne. Et, finalement, c'est un titre de créance que BKC a apporté, non un versement en numéraire.Promesses réitéréeLà où l'affaire se complique, c'est que, malgré tous ces contretemps, BKC ne déclare pas... forfait. Louis Petiet, patron de Bernard Krief Consulting, a en effet contre-attaqué vendredi. « Je suis en mesure aujourd'hui de confirmer que cette somme sera bien là en liquide le 15 mars prochain », a-t-il déclaré au quotidien « Le Parisien ». Une promesse réitérée à plusieurs reprises par le passé et non suivie d'effet. Du coup, au ministère de l'Industrie, on se refusait vendredi à tout autre commentaire. En attendant, la situation d'Heuliez reste précaire. La CFDT a indiqué dernièrement qu'il fallait « faire vite », en raison notamment de la défaillance de fournisseurs qui ne veulent plus livrer, « faute de paiement ».
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