Pagnol Académie

Quand on aime, on ne compte pas. Et, manifestement, Daniel Auteuil aime Marcel Pagnol. Vingt-cinq ans après le diptyque « Jean de Florette »/« Manon des sources » réalisé par Claude Berri (1986), l'acteur retrouve l'auteur provençal. Mais cette fois, il est également derrière la caméra et c'est plutôt réussi. Pourtant, en s'attaquant à l'adaptation de « la Fille du puisatier », Auteuil n'a pas choisi le roman le plus facile de Pagnol. Il n'était pas aisé de « faire passer » à l'écran les sentiments de tristesse et d'amertume qui parcourent le livre.Nous sommes à la veille de la Première Guerre mondiale dans la région de Salon-de-Provence. En traversant un champ pour aller porter le déjeuner à son père puisatier (Daniel Auteuil), la jeune et jolie Patricia (Astrid Berges-Frisbey) rencontre un charmant jeune homme, Jacques (Nicolas Duvauchelle), pilote de chasse. Après deux rencontres, Patricia est enceinte. Il n'y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques a été envoyé sur le front. Après quelques hésitations liées à l'honneur, le brave puisatier, veuf et déjà père de 5 autres filles, va alors accueillir le bébé. D'autant plus que les parents de Jacques (Sabine Azéma et Jean-Pierre Darroussin), les Mazel, riches commerçants, ne veulent pas en entendre parler... Jusqu'à ce que Jacques soit porté disparu. Alors, les Mazel s'intéressent soudainement à leur petit-enfant. Paysages, décors, costumes. Tout est parfait. Auteuil a minutieusement reconstitué la Provence de Pagnol. Presque trop... Car si l'on devait émettre une critique envers ce film familial de bonne facture, c'est, peut-être, pour son côté trop académique. Auteuil donne le sentiment de ne surtout pas avoir voulu trahir Pagnol, d'où un pointillisme un peu trop forcé, un manque de finesse dans l'expression des sentiments. Ce qui n'empêche pas le réalisateur de s'en sortir à merveille. Le casting est remarquable : Darroussin, Azéma et Kad Merad se fondent avec les personnages de Pagnol. Auteuil aussi, dans son rôle du brave type bourru au coeur gros comme ça. Reste peut-être à la jeune garde - Berges-Frisbey et Duvauchelle - de travailler ses gammes.Un film grand public - parfait pendant les vacances scolaires - où l'on a successivement envie de pleurer et de rire. Pour la petite histoire, Auteuil/Pagnol, ce n'est toujours pas fini : l'acteur-réalisateur s'attaque actuellement au tournage de « Marius ».
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