Rachat de TMC : bras de fer entre TF1 et M6 devant le Conseil d'état

cite>TF1 et M6 ont ressorti les couteaux. Lundi matin, leurs patrons Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost se sont vivement affrontés trois heures durant au Conseil d'état. Enjeu : le rachat par la Une au groupe AB de deux chaînes de la TNT, TMC et NT1. La Six, pour faire capoter ce rachat, a déposé deux recours en référé contre les feux verts accordés par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) et l'Autorité de la concurrence.La Six a peu de chances de gagner, mais elle a fait feu de tous bois. « M6 soupçonne que TF1 pourrait faire de faux contrats avec les annonceurs, c'est assez grave », a déploré l'avocat de la Une. « TF1 dit que M6 est un groupe allemand. Ce n'est pas vrai du tout et assez désagréable », a rétorqué Nicolas de Tavernost. Les droits sportifs ont donné lieu à plusieurs passes d'armes. Le patron de la Une a accusé son concurrent de « négocier avec les mandataires d'une trentaine de fédérations sportives » pour mettre la main sur les matches de l'équipe de France de football joués à l'étranger, TF1 détenant les droits des matches joués dans l'Hexagone. Surtout, chacun en a rajouté pour apitoyer le juge. Si TF1 a acheté les droits des séries américaines les plus populaires, c'est uniquement « par hasard », a plaidé Nonce Paolini. Il a aussi souligné que sa part de marché publicitaire « ne cesse de baisser. Dire qu'elle est de 50 % est une fiction entretenue par M6 ». Selon lui, la rentabilité économique de la chaîne NT1 « n'est pas prouvée ». Pareillement, Nicolas de Tavernost a déploré que la chaîne M6 a vu ses bénéfices « divisés par deux en 5 ans » , et a même été dépassée en audience un soir par TMC. Inversement, le patron de la Six a décrit la filiale de Bouygues comme toute puissante, détenant à la fois « la première chaîne nationale, et la première chaîne de la TNT ». Pour l'avocat de M6, qui n'est autre que Frédéric Thiriez, par ailleurs président de la Ligue de football professionnel, « c'est un peu comme si on autorisait France Télécome;lécom à racheter Free ! » M6 est « en pleine forme », et « a été la grande gagnante de l'exercice 2009 en termes de rentabilit頻, a riposté Nonce Paolini, qui a reçu dans cette affaire le soutien des auteurs (SACD) et des producteurs (USPA, SPFA). Créer un groupe industrielM6 n'a pas épargné le vendeur, le groupe AB de Claude Berda, qui « va réaliser une plus-value de 400 millions d'euros sur le dos des deniers publics ». La Six a aussi vivement critiqué le CSA, qui « a décidé de dire oui à l'opération avant même de l'instruire », en « manquant aux règles d'impartialit頻, poursuivant le but de « créer un grand groupe industriel » au lieu de veiller au pluralisme. Bref, le gendarme de l'audiovisuel est « fort avec les faibles, mais un peu moins fort » face aux grands groupes. L'Autorité de la concurrence en a aussi pris pour son grade, accusée de « méconnaître » la télévision. L'obligation imposée de séparer les régies publicitaire de TF1 et TMC ? Pour M6, : « c'est cosmétique, très inefficace, et incontrôlable. TF1 sera naturellement poussée à violer ses engagements, comme elle l'a déjà fait par le passé. Il est absurde de l'oublier et de lui faire confiance ». Verdict avant la fin de la semaine.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.