Le patron de PSA sur un siège éjectable

Philippe Varin, président de PSA Peugeot Citroën, est sur la sellette. La famille Peugeot, actionnaire de référence du constructeur automobile, n\'est pas satisfaite du fonctionnement et des résultats de Philippe Varin, selon des sources internes. Seulement voilà : aucun remplaçant ne lui a été trouvé à ce jour. Au-delà du président lui-même, la famille Peugeot - le groupe familial détient 25,2% du capital et 37,9% des droits de vote - ne semble pas non plus très satisfaite de l\'ensemble de l\'équipe dirigeante du groupe automobile, d\'après nos informations.La situation du constructeur se dégradePhilippe Varin avait pris ses fonctions le 2 juin 2009, suite à la tumultueuse présidence de Christian Streiff, qui n\'aura duré que deux ans. Décidément, après les longs règnes de Jacques Calvet, qui avait sauvé le groupe PSA d\'une quasi-banqueroute au début des années 80, puis de Jean-Martin Folz, PSA est entré dans une ère de turbulences. Arrivé en sauveur il y a trois ans, Philippe Varin a déçu. La situation du constructeur n\'a en effet cessé de se dégrader. Les ventes en Europe sont en chute libre. Aujourd\'hui, les médiocres résultats du groupe risquent de ne pas assurer... le financement des investissements pour les futurs modèles. Il y a un vrai risque d\'une situation à la Fiat, où, faute d\'argent frais, la préparation et la sortie nouveaux modèles sont reportés ...L\'alliance avec GM ne fait pas l\'unanimitéCertes, pour ses futurs produits, PSA s\'en remet aujourd\'hui à l\'alliance avec GM.  Mais celle-ci, conclue fin février avec le consortium de Detroit et révélée par latribune.fr , ne convainc pas non plus entièrement la famille actionnaire, toujours selon nos sources. Cette opération a été menée directement par Philippe Varin. Or, certains aujourd\'hui paraissent lui reprocher de ne pas avoir exploré tous les partenaires éventuels possibles, avant de proposer la solution GM au conseil de surveillance. Celui-ci n\'a pas refusé sa proposition, raconte un proche du dossier, ce qui ne prouve pas qu\'il l\'ait chaleureusement approuvée ! Aujourd\'hui, la famille semble d\'ailleurs divisée sur l\'opportunité de ce rapprochement avec un groupe américain dont les activités européennes sont chroniquement déficitaires et structurellement surcapacitaires... En tous cas, un éventuel « débarquement » de Philippe Varin pourrait être être perçu comme un signe de défiance vis-à-vis de GM, qui détient aujourd\'hui 7% du capital du constructeur français.Usines menacéesGM n\'est effectivement pas forcément le meilleur partenaire pour PSA, alors même que les deux constructeurs sont en Europe sur les mêmes créneaux de marché avec des véhicules directement rivaux. Les deux groupes sont confrontés en outre à de probables fermetures d\'usines. Chez PSA, plane la menace d\'une fermeture d\'Aulnay, voire à plus long terme celles de Rennes ou de Sevelnord. Opel, filiale allemande de GM, s\'apprête pour sa part à arrêter la production sur son site de Bochum, outre-Rhin. Quant aux économies d\'échelle annoncées, elles sont à confirmer. Si la future remplaçante de la citadine Opel Corsa sort sur la plate-forme de l\'actuelle, comme on nous l\'a affirmé récemment chez GM, les économies d\'échelle sur les petits véhicules ne risquent pas vraiment de voir le jour avant longtemps. Les groupes d\'études sur la faisabilité - ou non - de véhicules sur des plates-formes communes doivent en tous cas rendre leurs premières conclusions vers le mois d\'octobre. D\'ici là, Philippe Varin aura présenté, le 25 juillet prochain, des résultats financiers semestriels qui ne s\'annoncent pas bons du tout. C\'est le moins qu\'on puisse dire.
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