Santander part à la conquête de la France

Les « conquistadors » envahissent la France. La banque espagnole Santander, qui se développe tous azimuts en Europe, se relance dans l'Hexagone. Présente depuis cinq ans en France, elle n'y réalisait que du financement pour les grands groupes. Elle va désormais élargir ses activités à la banque d'affaires, avec le conseil en fusions-acquisitions et les levées de capitaux, dette ou action. L'objectif est de proposer ces services pour établir un dialogue stratégique avec les entreprises françaises et resserrer ses liens avec elles. Cette stratégie correspond à l'expansion de sa banque de financement et d'investissement qui, contrairement aux idées reçues, pèse pour un quart des bénéfices du groupe (voir graphique). Un mouvement parallèle à la croissance de la banque de détail depuis cinq ans, au Royaume-Uni, au Brésil et aux États-Unis. Mais fait unique chez Santander, on ne trouvera dans l'Hexagone que les activités de banque de financement et d'investissement.Trois seniors recrutésPour mener cette transformation, Stéphane Boujnah, transfuge de Deutsche Bank et ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, a pris la tête de la filiale française en mai dernier. D'abord, il va quasiment doubler la taille de ses équipes d'ici à la fin 2011. D'environ vingt-cinq personnes en début d'année, elles sont déjà quarante et seront une cinquantaine dans un an. Trois seniors ont déjà été recrutés ; un responsable fusions-acquisitions et un patron de l'activité primaire actions (émissions de capital) le seront prochainement.Ensuite, Santander partira à l'assaut des entreprises françaises avec l'énergie qu'on lui connaît. Elle mise sur l'appétit des groupes français pour l'Amérique latine et le Brésil et se veut comme un accès pour cette région où elle se revendique comme la première banque étrangère. « De nombreuses entreprises françaises regardent désormais davantage le Brésil que la Chine, car la proximité culturelle et la stabilité du pays simplifient son accès », explique Stéphane Boujnah. En dehors de ses atouts géographiques, la banque dirigée par le célèbre Emilio Botín mise sur ses 70 milliards d'euros de fonds propres pour fournir du financement à qui le souhaitera. « Nous pouvons mobiliser très rapidement d'importantes capacités de financement », ajoute le dirigeant français. Santander n'a pas hésité à financer l'offre de rachat hostile de 38 milliards de dollars de BHP Billiton sur Potash. La même stratégie sera appliquée en France pour pénétrer un marché mature. « Nous devons être réactifs, et même agressifs, pour gagner des parts de march頻, confirme Stéphane Boujnah. La banque a déjà réussi à se faire une place dans quelques émissions obligataires de grands groupes français comme Sanofi, Lafarge, Saint-Gobain, Auchan. La suite viendra vite, comme toujours chez Santander.
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