Grand Paris ? : « Pas d'accord sans financements »

Les débats publics sur le Grand Paris et Arc Express débutent le 30 septembre. D'aucuns plaident à présent pour une fusion des deux projets. Qu'en pensez-vous??Notre objectif premier reste la réalisation de notre plan de mobilisation pour les transports. Un plan qui répond aux urgences et aux attentes des citoyens et des entreprises, axé sur le transport de banlieue à banlieue et qui, outre Arc Express, prévoit d'ici à 2014 la réalisation de neuf lignes de tramway et l'amélioration de l'existant (RER). J'en profite d'ailleurs pour annoncer que, le 4 octobre, le Stif [Syndicat des transports d'Île-de-France, Ndlr] va lever un emprunt auprès de la BEI [Banque européenne d'investissement, Ndlr] pour 600 millions d'euros, afin d'acheter du matériel neuf.Mais qu'en est-il de la double boucle du Grand Paris??Laissons les Franciliens s'exprimer. La région n'entrera pas dans une logique de « deal » sur le tracé de la double boucle tant que nous n'aurons pas d'assurance sur le financement de notre plan transports. Nous sommes prêts à être compréhensifs, à entendre que l'Est, c'est-à-dire Clichy, Montfermeil, Marne-la-Vallée, devra d'une manière ou d'une autre être desservi. Mais c'est un problème de phasage du calendrier. Ce qui est immédiatement opérationnel, c'est notre plan de mobilisation et, pour le réussir, nous avons besoin, comme Nicolas Sarkozy me l'a promis, d'une hausse du versement transport et de la restitution à la région des redevances sur les bureaux. Si nous obtenons satisfaction sur ces deux points, alors on peut réfléchir au tracé de la double boucle à l'Est. Pour le tracé Ouest, en revanche, qui concerne Saclay et Versailles, personne ne ressent la nécessité urgente de s'y livrer...Vous attendez donc un geste du gouvernement??J'attends un signal sur le versement transport dans le projet de loi de finances, initial ou rectificatif. Le président de la République me l'a assuré plusieurs fois.Vous avez pris l'engagement d'aller vers une tarification unique des transports à mi-mandat. Où en est votre réflexion??Il y a un préalable?: tant que nous n'avons pas formidablement amélioré l'existant, il n'est pas question de demander des efforts trop importants en matière de tarification. Cela dit, le Stif commence ses études sur le sujet. Nous aurons les premiers éléments en début d'année prochaine et pourrons alors entamer le débat.Vous venez de dévoiler la stratégie régionale de développement économique et de l'innovation. Quel est votre objectif de croissance pour 2011-2014??Nous pouvons espérer au moins un point de plus que la croissance nationale en nous appuyant sur des leviers tels que l'innovation, la croissance verte bien comprise et tous les secteurs dans lesquels la région est prééminente tels que l'image, l'aéronautique ou l'automobile. Mais ce point de croissance, il va falloir aller le chercher?! La crise économique n'est pas finie. La région la ressent d'ailleurs directement?: elle a perdu plus de 80 millions d'euros par an en versement transport en 2008-2009. Cette année, le manque à gagner sera de 10 millions.Comment la région entend-elle accompagner les entreprises??Nous allons définir de nouvelles filières prioritaires, qui pourraient être la prise en compte du développement durable dans le bâtiment, le tourisme, ou encore les services à la personne. Nous ciblerons des territoires prioritaires où seront maximisées les aides. Enfin, nous allons soutenir plus encore les PME, grâce au plan « Priorité PME » qui sera soumis au vote du conseil régional le 30 septembre.Quels sont les axes de ce plan PME??Il s'agit de jeter les bases d'un « Small Business Act » francilien afin de donner aux PME un meilleur accès à la commande publique, de multiplier par dix le nombre de bénéficiaires de l'accompagnement individualisé à la création d'entreprise, et enfin de booster nos instruments de financement dédiés à la création et au développement des entreprises. Nous allons ainsi proposer de tripler nos fonds d'investissement, pour atteindre 250 millions d'euros en 2014.Vous allez organiser en janvier des états généraux de la conversion écologique et sociale. C'est un gage donné à vos alliés d'Europe Écologie??Non, parce que cela figurait aussi dans le programme socialiste du premier tour?! Il s'agit de réfléchir à la façon d'aider les citoyens à consommer autrement, les entreprises à produire sans conséquences négatives sur l'environnement, en améliorant les conditions de travail et la protection des consommateurs, et de définir les territoires écologiquement prioritaires. C'est un chantier de un à deux ans.Le Sdrif, schéma directeur de la région, va-t-il enfin être débloqué??Le Conseil d'État devrait donner son feu vert à la transmission à l'État du Sdrif aux alentours des 10-15 octobre. L'État pourra alors le valider, et nous engagerons aussitôt une mise en révision du schéma, comme je m'y suis engagé. Le processus durera au moins deux ans. La révision ne fera pas qu'intégrer les contrats de développement territoriaux du Grand Paris?: elle enrichira aussi le projet.Vous avez adopté un dispositif antiparadis fiscaux. Pouvez-vous en tirer un premier bilan??Tout ce que je peux dire pour l'instant est que nous avons eu un accueil favorable des banques... et les félicitations de Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers?!
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