Industriels et distributeurs sous tension au Salon de l'agriculture

L'édition 2011 du Salon international de l'agriculture, qui a ouvert ses portes ce samedi, tiendra pour plusieurs exposants de la fosse aux lions. Les Carrefour, Monoprix, Auchan et autres Danone ont osé s'y jeter. Tous sont là pour démontrer que les relations entre le monde agricole et le secteur de la grande consommation ne se résument pas à l'habituelle caricature d'un bras de fer gagné d'avance par les hypermarchés. Carrefour mettra à l'honneur les 20.000 producteurs et éleveurs avec lesquels, depuis 1992, l'enseigne a signé un « engagement qualité ». « Il nous faut démystifier ce qu'il se dit des relations entre le monde agricole et la distribution », préconise Éric Bourgeois, directeur des produits frais de Carrefour en France. Charal présentera son métier de boucher. « La marque est numéro un. Elle se doit d'être transparente », explique Valérie Frapier, directrice de communication de Charal. Monoprix fera la promotion de ses produits bio. Auchan sera l'invité du stand du Veau d'Aveyron, son partenaire depuis 15 ans. Marques et enseignes espèrent ainsi une ambiance bon enfant pour conquérir de nouveaux clients parmi les 650.000 personnes qui arpenteront le salon d'ici à sa fermeture, dimanche 27 février. Mais, en coulisse, tout le monde craint des débordements dans le Pavillon 1 du hall d'exposition de la Porte de Versailles. Certes, la FNSEA distribuera aux visiteurs un badge très consensuel « Je soutiens l'élevage français ». Elle n'en restera pas là. Les agriculteurs et leurs représentants risquent fort de monter des opérations plus musclées. À l'instar de celles menées, la semaine dernière, sur les routes de Saône-et-Loire pour contrôler l'origine de la viande bovine vendue chez Buffalo Grill ou lors du pillage de camions de lardons destinés à Auchan. « Le salon sera l'occasion de parler des revenus des éleveurs de viande », confirme Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA. Car, partout, sur tous les stands, la flambée des matières premières et son impact sur les filières animales, dont le boeuf et le porc, seront à l'esprit. Comment y remédier ? « Alors que la situation est tendue, Carrefour fait tout pour atténuer la crise », assure Éric Bourgeois. L'enseigne croit aux vertus de la contractualisation qu'elle a déjà adoptée avec 4.000 producteurs et une douzaine de transformateurs. Ces contrats d'approvisionnement sur trois ans leur assurent davantage de visibilité sur leur activité. L'enseigne espèrent qu'ils feront école. Juliette Garnie
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