Le Conseil de politique nucléaire se penche aujourd'hui sur la filière française

Ce lundi 21 février pourrait marquer l'épilogue - temporaire - du long feuilleton sur l'organisation de la filière nucléaire française, dont le dernier épisode dure depuis l'arrivée d'Henri Proglio à la tête d'EDF il y a dix huit mois. Le Conseil de politique nucléaire, créé en 2008 par Nicolas Sarkozy qui le préside, doit se réunir aujourd'hui sur ce thème. Une dernière réunion préparatoire a eu lieu vendredi 18 février sous l'égide d'Éric Besson, ministre chargé de l'énergie, en présence des industriels français du secteur, Anne Lauvergeon (Areva), Henri Proglio (EDF), Patrick Kron (Alstom), Gérard Mestrallet (GDF Suez) et Bernard Bigot, administrateur général du CEA. L'objectif de ce conseil, selon le gouvernement, est clair : « Faire en sorte que l'équipe de France du nucléaire joue mieux ensemble ». Il n'est pas nouveau. C'était déjà le but du rapport commandé en octobre 2009 par l'Élysée à François Roussely, ancien PDG d'EDF et actuel président de Crédit Suisse Europe. Au printemps 2010, Nicolas Sarkozy avait promis - déjà - des décisions qui s'appuieraient sur ce rapport et tireraient les leçons de l'échec des industriels nucléaires français à Abu Dhabi, lorsqu'ils se sont fait souffler un contrat de 20 milliards de dollars par les Coréens, novices en matière d'exportation de réacteurs. Après un suspense de neuf mois, qui a notamment eu pour conséquence d'ajourner l'augmentation de capital d'Areva, un conseil de politique nucléaire, tenu fin juillet 2010, a pris deux décisions. La première fut de donner gain de cause à Henri Proglio qui entend redonner à EDF son rôle de chef de file de la filière française à l'export. La deuxième de demander à Areva et EDF de conclure un accord de partenariat stratégique. Le conseil d'aujourd'hui devrait notamment examiner cet accord même si les deux groupes divergent sur son état d'avancement. « L'accord est prêt dans ses grandes ligne », indique-t-on chez Areva, . « Il subsiste des points de désaccord », affirme-t-on chez EDF. Séance de rattrapageAu-delà d'EDF et d'Areva, l'Élysée veut clarifier les rôles de l'ensemble des acteurs, y compris Alstom et GDF Suez. Une séance de rattrapage pour ces deux déçus du premier tour. Patrick Kron a longtemps rêvé d'une fusion avec Areva, avant que son actionnaire principal Bouygues n'y renonce. Quant à Gérard Mestrallet, dont le groupe exploite les centrales nucléaires belges, il tente depuis des années de devenir un acteur en France. Sans succès à ce jour. Peut-être sera t-il sélectionné pour les matchs à l'extérieur.
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