L'ancien fleuron Bull redore peu à peu son blason

Il n'y a pas si longtemps, le nom de Bull n'inspirait qu'ironie ou amertume aux analystes financiers et aux investisseurs. Il est vrai que que le groupe d'informatique, ancien fleuron de l'industrie française, était allé de Charybde en Scylla durant dix ans, avec trois renflouements entre 1994 et 2004. Aujourd'hui, Bull suscite à nouveau l'intérêt : le groupe a fait salle comble, lors de la présentation de ses résultats annuels à la communauté financière et à la presse, vendredi. Le nouveau patron de Bull, Philippe Vannier, est fermement décidé à remettre sur les rails de la croissance une entreprise qui n'a pas enchaîné deux années de progression de son chiffre d'affaires depuis quinze ans. L'homme est donc attendu au tournant par les marchés financiers.Des marchés qui ont salué la publication d'un bénéfice net multiplié par plus de quatre en 2010, à 6,5 millions d'euros. Le cours de Bourse a atteint vendredi son plus haut niveau des douze derniers mois, à 4,02 euros, soit un bond de 11 %. Modeste, Philippe Vannier, au passage premier actionnaire de Bull via sa holding Crescendo Industries (22 % du capital), a estimé qu'un bénéfice net de 6,5 millions était « insuffisant ». Le nouveau patron a eu le triomphe d'autant plus modeste qu'il n'a pris les commandes de Bull qu'en mai 2010, après le départ suprise et plus ou moins forcé de Didier Lamouche. Arrivé en 2004 chez Bull, après la dernière recapitalisation, ce dernier avait commencé à redresser la barre, avec un renouvellement de l'offre de matériel.Un marché en croissanceC'est donc sur la réalisation de son plan stratégique à trois ans, baptisé Bullway et présenté en décembre dernier, que Philippe Vannier pourra véritablement être jugé. Un plan qui consiste à renforcer le positionnement de Bull sur des niches à haute valeur ajoutée et très porteuses, comme les supercalculateurs et la sécurité informatique. « À l'heure du ?cloud computing? (informatique à distance), la sécurisation des données informatiques est plus que jamais cruciale », explicite Philippe Vannier. De fait, le marché mondial de la sécurité informatique devrait croître de 20 % par an, d'ici à 2014, selon le cabinet IDC. Qui estime entre 7 % et 8 % la progression annuelle du marché des supercalculateurs, ces machines capables d'effectuer des milliards de calculs par seconde. ConcurrenceDes perspectives qui pourraient permettre à Philippe Vannier de relever son défi du retour à la croissance. En 2010, Bull a déjà vu son chiffre d'affaires augmenter de 2,7 % (à périmètre constant), à 1,2 milliard d'euros. Le PDG espère que le groupe pourra faire aussi bien l'an prochain. Mais Bull n'est évidemment pas seul sur ses marchés. La société doit en particulier composer avec la Chine, devenue le numéro un mondial des supercalculateurs en novembre dernier. De plus, Philippe Vannier a souligné que 2011 serait « une demi-année de croissance », dans la mesure où le premier semestre sera essentiellement consacré à l'implantation du plan Bullway. Histoire de calmer les ardeurs d'une Bourse peut-être un peu trop enthousiaste.
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