Les marchés maintiennent l'étau sur la Grèce

Malgré le relatif succès de son émission de dette à court terme, la pression exercée par les marchés sur le gouvernement grec n'a pas faibli ce mardi. Alors que les responsables du FMI, de la BCE et de l'Union européenne entament des négociations sur les conditions d'octroi des financements d'urgence, le taux des obligations à 10 ans grec a inscrit un nouveau record historique depuis l'entrée du pays dans la zone euro. Après avoir atteint 7,76 % lundi, le rendement a bondi jusqu'à 7,86 %, soit près de 4,9 % de plus que celui des titres allemands équivalents.Nouvelles tensionsCes nouvelles tensions sont intervenues alors que l'agence de gestion de la dette hellénique a pourtant réussi à placer 1,95 milliard d'euros de titres à 3 mois, contre un montant fixé initialement à 1,5 milliard. La solide demande des investisseurs, alléchés par des rendements élevés, a permis au pays d'emprunter à un taux de 3,65 %, alors que les analystes tablaient sur une fourchette de 4,25 % à 4,5 %. Bien que moins élevé qu'anticipé, ce niveau représente néanmoins plus du double de celui consenti lors de la dernière opération à 3 mois réalisée par la Grèce, le 19 janvier dernier.Inquiétudes attiséesLes inquiétudes des investisseurs sur l'étendue des problèmes budgétaires grecs ont été attisées par des déclarations privées d'Axel Weber, le président de la banque centrale allemande. Selon l'édition de mardi du Wall Street Journal, qui cite des sources anonymes, le dirigeant aurait estimé la veille devant des parlementaires allemands à 80 milliards d'euros le montant total nécessaire pour venir en aide à la Grèce d'ici 2012. Les européens ont pour l'instant annoncé le 11 avril dernier qu'il pourrait prêter jusqu'à 30 milliards d'euros en 2010, auxquels s'ajouteraient 15 milliards en provenance du FMI, le tout contre un taux d'environ 5%. En comptant la dernière levée de dette, la Grèce doit encore lever environ 9,7 milliards d'euros pour couvrir ses besoins de financements sur le mois de mai.Une question de semainesLa plupart des observateurs estiment désormais que le recours de la Grèce à l'aide conjointe de l'UE et du FMI n'est qu'une question de semaines, ce qu'a confirmé à mots couverts George Papaconstantinou, le directeur de l'agence nationale de gestion de la dette. « Le gouvernement grec décidera d'activer le mécanisme d'aide quand il le jugera nécessaire, et cela dépendra à la fois des conditions d'emprunt et de la progression des négociations », a-t-il déclaré.Décalées à ce mercredi en raison de la crise aérienne secouant le ciel européen, les discussions devraient durer au moins 10 jours. Elles se focaliseront notamment sur les coupes budgétaires supplémentaires exigées par les Européens et le FMI pour prêter des fonds d'urgence en 2011 et 2012, ainsi que le taux d'emprunt concédé à Athènes.
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