Unimilk, poids lourd des produits laitiers

cite>Danone lâche Wimm-Bill-Dann, sa cible favorite jusqu'ici sur le marché russe, pour Unimilk. Présent depuis vingt ans en Russie, le français était monté au capital de Wimm-Bill-Dann jusqu'à en détenir 18,4 %, une part dont il devrait bientôt se séparer. Son choix découle d'une frustration, celle de n'avoir pu en prendre le contrôle, et de l'appétence d'Unimilk. Fondé en 2002, par un ancien footballeur, Andreï Beskhmelnitski, et détenu à 90 % par ses dirigeants (les 10 % restants appartiennent au fonds chinois de capital-investissement Cipef), Unimilk a bien traversé la crise. Il a optimisé son portefeuille de produits, jusqu'à afficher une hausse de 6 % de ses ventes en 2009, bien supérieure à celle de 4,9 % enregistrée par le secteur. Il a réalisé l'an dernier 1,1 milliard d'euros de chiffres d'affaires et dégagé 120 millions d'euros avant taxes d'excédent brut d'exploitation. Soit 10,9 % de marge. un parc de 28 usinesAvec Unimilk, Danone pourra revendiquer 21 % du marché russe des produits laitiers, contre 7 % auparavant, et ravir la place de numéro un du marché à... Wimm-Bill-Dann. « Mais Unimilk est lourdement endetté et sa profitabilité est inférieure à celle de Wimm- Bill-Dann », nuance Natasha Zagvozdina, analyste de Renaissance Capital. Fin 2009, sa dette s'élevait à 364 millions d'euros. Il n'empêche. Unimilk a séduit Danone, notamment grâce à son parc de 28 usines, complémentaires des deux sites de produits laitiers que le français exploite dans l'ouest du pays, à Chekhov et Togliatti. Il apporte à Danone 1,2 million de tonnes de capacité de production annuelle. De plus, il est leader en Ukraine et présent en Biélorussie. Et son catalogue de produits comprend des marques bien connues sur les marchés d'ex-URSS, comme « Bio Balance ». Annoncée à la veille de l'arrivée de Nicolas Sarkozy au forum économique de Saint-Pétersbourg, l'opération semble plaire aux autorités russes, souvent sourcilleuses. Ce ne fut pas le cas lors de la montée de Danone au capital de Wimm-Bill-Dann. Cette fois, Viktor Zoubkov, vice-Premier ministre russe, y voit le signal que le marché agroalimentaire s'ouvre complètement aux investissements étrangers. Il se félicite aussi de l'aide que lui apportera Danone. « C'est un bon projet, qui nous aidera à moderniser le secteur », a-t-il fait valoir. Les deux groupes ont prévu d'investir 500 millions d'euros dans le nouvel ensemble, dans les 5 à 7 prochaines années. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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