ViFib invente l'accès à Internet à très haut débit dans les nuages

Offre accès gratuit à l'Internet à très haut débit contre hébergement de deux ordinateurs-serveurs. La proposition a de quoi surprendre. Elle est pourtant tout à fait sérieuse. Inventé par Jean-Paul Smets, l'un des hérauts du logiciel libre en France, le modèle de ViFib repose sur l'esprit fondateur d'Internet : le communautarisme et la mise en réseau.« Plutôt que de répliquer un centre de données deux, trois, quatre fois, pour assurer son fonctionnement, ce système est la seule façon de bâtir un réseau solide, fiable et constamment accessible, car totalement réparti », explique Jean-Paul Smets. Selon ce normalien, ingénieur des Mines, le modèle est également économique, « trois à quatre fois moins cher ». De quoi répondre aux moyens des PME qui, pour la plupart, ne peuvent pas se payer les mêmes services d'hébergement qu'une multinationale.Nouveau langageEncore en phase expérimentale, ViFib recrute une cinquantaine de volontaires, prêts à héberger chez eux un serveur en échange de 30 euros par mois pour payer leur abonnement à la fibre optique. Dans un premier temps, ce réseau permettra de répondre aux besoins de Nexedi, la société de Jean-Paul Smets spécialisée dans les logiciels libres de gestion pour les entreprises (ERP5). Mais à terme, ViFib espère installer 200 machines, réparties dans 4 pays, avec des accès à Internet souscrits auprès de 10 opérateurs. Soit une dépense mensuelle pour ViFib d'environ 6.000 euros par mois, largement compensée selon Jean-Paul Smets par la vente de services d'hébergement de données. Enfin, si le système fonctionne, ViFib promet de communiquer son secret de fabrication, notamment le langage qui permet aux machines de communiquer entre elles, dans l'esprit du monde du logiciel libre.Novateur, le système n'est pas sans défaut, reconnaît son créateur. La consommation électrique tout d'abord, supportée par l'abonné. Un coût estimé entre 5 et 10 euros par mois. Mais surtout, le risque de découvrir un jour sur l'un des serveurs des contenus illicites ne peut être totalement écarté. Cela « menacerait sûrement le modèle», reconnaît Jean-Paul Smets. Olivier Pinaud
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.