100 % Web, le « Huffington Post » devient un modèle

Non, le « Huffington Post » n'est pas à vendre ! Au cours de la Semaine de l'Internet organisée, il y a dix jours, à New York, Arianna Huffington, la cofondatrice du site et blog d'informations le plus populaire des États-Unis, a démenti une information d'un autre site, TechCrunch, qui a fait sensation au début du mois dans le milieu des médias américains. Le blog, qui depuis son lancement en mai 2005 s'est mué en « quotidien Internet », est certes entré en « intense partenariat » avec Yahoo. Mais il n'est pas question pour l'« HuffPo » de se faire avaler. « Nous ne commentons pas les rumeurs », a pour sa part déclaré James Pitaro, le responsable de la stratégie médias de Yahoo, au cours de la même conférence. Dans son article, TechCrunch avait avancé qu'après le récent rachat estimé à 90 millions de dollars d'Associated Content, - un agrégateur d'informations ouvert à des rédacteurs « non » professionnels mais rémunérés -, Yahoo, en quête de contenus, entendait s'emparer de l'« HuffPo ». Mais TechCrunch avait prévenu que le coût d'une telle acquisition pourrait se révéler « trop onéreux ». D'autres médias américains ont depuis rapporté que Yahoo avait étudié le rachat du « Huffington Post ».Un succès jalouséEn cinq ans, le site fondé par la chroniqueuse basée à Los Angeles, Arianna Huffington, et Kenneth Leer, un ancien dirigeant de Time Warner, a vu son audience s'envoler. Il a compté 22 millions de visiteurs uniques en avril, selon les mesures de ComScore, contre 1,2 million voilà deux ans. Il bat ainsi les versions Internet de la plupart des grands quotidiens américains qui jalousent son succès. Son directeur publicitaire, Greg Coleman, un vétéran de Yahoo et d'AOL embauché en septembre 2009, entend faire bondir le chiffre d'affaires annuel de l'« HuffPo » de 15 à 30 millions de dollars en 2010, grâce aux recettes engrangées auprès d'annonceurs divers tels que Bulgari, American Express et Coca-Cola. Pour cela, le responsable a étoffé les équipes commerciales du site. Discret sur ses chiffres, le site employait cet hiver 89 salariés, selon le « Los Angeles Times ». Connu pour sa proximité avec les milieux démocrates, le « Huffington Post » a élargi ses compétences au-delà de la politique, en développant les sites d'actualités locales (New York, Chicago, Denver...) et de nouvelles rubriques (littérature, technologies, économie, sport, religion...) que vient de rejoindre la semaine dernière une section « Arts ». Alors que l'« HuffPo » cultive une image « sexy », grâce au traitement de l'actualité des « people » et de la mode, Arianna Huffington précise que la politique ne représente plus que 25 % de son contenu. «  Pas de projections  »À défaut d'une acquisition, Yahoo se contentera donc d'un « intense » partenariat avec l'« HuffPo ». Le portail réalise déjà une page d'actualité conjointe (« News ») avec le « quotidien Internet » qui va désormais alimenter en textes et en vidéos son site féminin « Shine ». À l'instar d'AOL, Yahoo continue à enrichir ses contenus et ses effectifs journalistiques. Le groupe se targue d'avoir constitué depuis le début 2010 une petite rédaction de journalistes à plein temps ? six au total ? dont certains, illustres, ont été débauchés chez Newsweek et Politico.En se basant sur une levée de fonds de 25 millions de dollars réalisée en décembre 2008, l'« HuffPo » est valorisé à hauteur de 125 millions de dollars. Mais en prenant en compte ses revenus, le site pourrait valoir la bagatelle de 360 millions de dollars. Sur son blog, The Business Insider, Henry Blodget, ancien analyste vedette de Merrill Lynch pendant la bulle « dotcom », avance que l'« Huffington Post » devrait réaliser un chiffre d'affaires de 100 millions de dollars à l'horizon 2012. « Je ne fais pas de projections, je vis au jour le jour... », s'est contentée de répondre Arianna Huffington.
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