IBM jette un doute sur les perspectives du secteur high-tech

IBM a refroidi la communauté financière. Il y a moins d'une semaine, les analystes sondés par l'agence Reuters anticipaient un bond de 56,5 %, en moyenne, des bénéfices des poids lourds américains de la high-tech, au deuxième trimestre (voir « La Tribune » du 15 juillet). Une prévision qui semble bien optimiste, au vu des comptes d'IBM, publiés lundi soir. Le chiffre d'affaires du géant de l'informatique est ressorti à 23,7 milliards de dollars (+ 2 %, 18,3 milliards d'euros), un montant inférieur de 2 % à la prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters. Surtout, la valeur des nouveaux contrats remportés par la division services, qui représente la moitié environ de l'activité globale de « Big Blue », a chuté de 12 % en un an, à 12,3 milliards de dollars.Résultat, l'action IBM a perdu 5 % en séance, mardi, entraînant le secteur technologique dans son sillage. La contre-performance du groupe doit-elle faire craindre d'autres mauvaises surprises durant cette saison de résultats trimestriels ? Non, selon Mark Demos, gérant de portefeuilles chez Fifth Third Management : « Les résultats d'IBM ne reflètent certainement pas ceux de l'industrie high-tech. Au cours des prochaines semaines, je n'attends pas d'aussi belles surprises que celle d'Intel [le fabricant de puces avait dévoilé le 13 juillet les meilleurs résultats trimestriels de son histoire ; Ndlr], mais la majorité des entreprises devrait publier des chiffres d'affaires et des résultats supérieurs aux attentes. » Brian Marshall, analyste chez Gleacher & Co., estime, lui aussi, que l'activité décevante d'IBM ne présage en rien des performances du secteur.Très exposé à l'EuropeIl est vrai qu'IBM a la particularité d'être très exposé à l'Europe, où le groupe réalise 31 % de son chiffre d'affaires. Des montants dont la conversion en billet vert, avec la dépréciation de l'euro, se traduisent par un manque à gagner de 500 milllions de dollars, au deuxième trimestre. Quant à la baisse des nouveaux contrats de services, la firme invoque des reports de signatures sur le troisième trimestre. Les malheurs d'IBM ressemblent d'autant plus à un cas isolé que son concurrent Accenture avait fait état, lui, de « commandes » très satisfaisantes, au deuxième trimestre. Le fabricant de semi-conducteurs Texas Instruments, qui chutait lui aussi de 5 % à Wall Street mardi, apparaît lui aussi comme un cas particulier, son chiffre d'affaires trimestriel moins bon que prévu tenant aux difficultés d'un seul client, qui ne serait autre que Nokia, selon plusieurs analystes. En tout état de cause, les résultats de Microsoft, jeudi, devraient permettre de mieux cerner les velléités d'investissements informatiques des entreprises. Christine Lejoux
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