Implanter son entreprise dans une banlieue « chaude »

certains quartiers dans les banlieues souffrent d'un important déficit d'image. Et les émeutes de 2005 n'ont rien arrangé. Pourtant, élus, pouvoirs publics et associations ne ménagent pas leurs efforts pour attirer les entreprises, développer l'emploi local et favoriser l'intégration sociale. Le concours Talents des cités (1) est à cet égard exemplaire : chaque année, depuis 2002, il met à l'honneur quarante entrepreneurs des quartiers prioritaires. À l'instar de Karine Chevalier, cogérante avec Nadine Liais de C2L (15 salariés), lauréates 2008 à Octeville près de Cherbourg : « Cela ne fait pas très huppé d'être dans une ZUP ! Mais on n'y voit pas de voitures incendiées. En revanche, nous bénéficions de tous les services de la pépinière d'entreprises. » Avec la crise, une centaine de quartiers prioritaires, ZFU (zones franches urbaines) et autres ZUP (zones à urbaniser en priorité), fournissent des opportunités immobilières.Pour une entreprise, « la première motivation, c'est de réduire le coût du poste immobilier qui, souvent, représente la deuxième charge après les salaires. En banlieue, les tarifs peuvent être divisés par deux ou par trois par rapport au centre-ville », analyse Jacques Bagge, directeur département agences pour les entreprises chez Jones Lang LaSalle. Second moteur : bénéficier de fortes exonérations sociales et fiscales pendant cinq ans (impôt sur les bénéfices jusqu'à 100.000 euros, impôt sur les sociétés, taxe foncière, taxe professionnelle, charges sociales patronales dans la limite de 140 % du Smic). Seules les TPE et PME de moins de 50 salariés sont éligibles à ce traitement de faveur. En contrepartie, les entreprises doivent employer au moins un tiers de leurs salariés dans une ZFU.chef de projetUn dispositif compliqué ? « Les ZFU se sont dotées d'un chef de projet qui fournit une réponse personnalisée à chaque entreprise porteuse d'un projet d'implantation », précise Jean-Pierre Papin, chef du service emploi et développement économique à l'Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances). Par ailleurs, les ZFU s'inscrivent le plus souvent dans un environnement qui bénéficie du programme national de rénovation de l'habitat mené dans 530 quartiers par l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), doté d'un budget de 40 milliards d'euros jusqu'en 2013. Un avantage pour mieux vivre et travailler sur place. Erick Haehnsen(1) www.talentsdescites.com et www.fnae-zus.org
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.