La Fed veut superviser les bonus des banques

égulation Surprise ! À quelques jours du G20 de Pittsburgh, les médias américains ont dévoilé que les États-Unis préparaient une réforme plus ambitieuse qu'attendu pour encadrer les primes dans les établissements financiers. Selon le « Wall Street Journal », la Réserve fédérale compte s'arroger un pouvoir inédit : la validation des politiques de rémunération de l'ensemble des 5.000 holdings bancaires qu'elle supervise. Si, à l'issue d'une période de débats publics, ce projet est adopté, les 25 plus grandes banques du pays seront particulièrement scrutées. N'en déplaise aux gouvernements européens, qui militent pour un plafonnement des bonus, la Fed n'envisage pas d'en limiter le volume mais d'encadrer leur structure, dans la droite ligne des réformes préconisées par le Trésor et la Maison-Blanche.Toutefois, son droit de regard concernera n'importe quel salarié, pas seulement les cadres dirigeants. « Les régulateurs ne seraient pas chargés de décider des salaires, mais ils pourraient analyser la politique salariale et, si nécessaire, amender la politique de primes et de bonus de chaque banque afin de s'assurer qu'elle n'incite pas à prendre des risques inconsidérés », indique le quotidien des affaires. La Fed devrait ainsi imposer l'adoption de mesures dites de « clawbacks », permettant de récupérer les bonus versés à des employés, et d'une manière générale favoriser le versement de « compensations » sur le long terme. La Fed n'aura pas besoin de l'aval du Congrès pour adopter ce projet, mais du feu vert du conseil de ses gouverneurs, qui devrait trancher dans quelques semaines.« rationaliser »Ben Bernanke participe personnellement à cette réforme mais c'est Daniel Tarullo, nommé au conseil de la Fed par Barack Obama, qui l'a proposée. « La crise et la supervision renforcée des autorités fédérales après le lancement du plan de relance financier (Tarp) ont déjà incité de nombreuses banques à adopter ce type de pratiques », note Don Lindner, directeur des rémunérations chez le consultant WorldatWork. C'est notamment le cas de Citigroup, dont le directeur général, Vikram Pandit, a annoncé vendredi qu'il allait « rationaliser » sa division de courtage en énergie, Phibro. L'un de ses traders, Andrew Hall, réclame une prime contractuelle de 100 millions de dollars. Mais Pandit estimant désormais que ce bonus est trop élevé, son montant ne devrait être décidé qu'en fin d'année.Éric Chalmet, à New York
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