Réguler le football aussi

éditosLe football aussi a besoin d'une meilleure régulation. Ce parallèle entre le sport le plus populaire et les errements de la finance moderne n'est pas usurpé. Même argent fou, même cupidité, même escroquerie parfois. Ce n'est pas un hasard si les footballeurs partagent avec les traders la palme des salariés les mieux payés du monde. Dans les deux cas, une rente de marché est permise par la rareté d'un talent unique. Pour les uns, celui de faire gagner des dizaines, voire des centaines de millions, à leur banque, en jonglant à partir d'un écran d'ordinateur avec des produits financiers et des modèles mathématiques auxquels personne ne comprend rien. Pour les autres, celui de marquer ? avec le pied, pas la main ! ? le but libérateur qui qualifiera l'équipe nationale pour l'événement le plus porteur de rêves de la fructueuse société du spectacle : la Coupe du monde. En cela, la « main de Dieu », qui a permis à Thierry Henry d'envoyer l'équipe de France en Afrique du Sud est un reflet de notre époque : elle est sans gêne, à l'opposé du fair-play et de l'éthique du sport et porte atteinte à l'image de tout un pays. Certes, Thierry Henry reconnaît désormais qu'il serait « équitable » de rejouer le match France-Irlande. Le dire plus tôt, à l'arbitre de la rencontre, avant que celui-ci n'avalise ce but volé, aurait eu plus de panache. Mais il est trop tard, a tranché la Fédération internationale de football, se référant aux tables de la Loi du jeu, qui disent qu'un score ne peut plus être changé une fois passé le coup de sifflet final. De mauvaises règles, selon Christine Lagarde, récemment désignée ministre des Finances de l'année par un jury du quotidien économique « Financial Times », qui a dénoncé une « tricherie » et ? prudemment ? évoqué la possibilité d'une nouvelle rencontre entre les deux équipes. Et quand les règles sont mauvaises, il faut savoir les remettre en cause, a estimé celle qui a porté le fer au G20 sur la question de la régulation internationale de la finance. Plus le sport devient une affaire de fric, moins on doit accepter les tricheurs. L'écurie F1 de Renault l'a vécu à ses dépens, condamnée a posteriori à deux ans de suspension avec sursis par la FIA par la faute de son ex-manager, Flavio Briatore. À défaut de rejouer le match, les Bleus n'ont plus qu'une solution pour se laver de cette qualification imméritée : jouer en vert, les couleurs de l'Irlande, en Afrique du Sud [email protected] philippe mabille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.