Incertitudes sur le profil de la reprise

Des signes de refroidissement se font sentir sur l'économie française. Vendredi, deux enquêtes de conjoncture publiées respectivement par l'Insee et l'institut privé Markit ont nourri les incertitudes sur la reprise à l'oeuvre en France. D'une part le moral des industriels, mesuré par l'Insee, est resté stable en février. Quant à l'indicateur de retournement, il s'est replié en zone neutre alors qu'il était précédemment en zone favorable. L'enquête de Markit montre de son côté que les industriels ont le pied sur le frein. En février, la production manufacturière a enregistré sa plus faible expansion depuis six mois.« 2009 a été très difficile, 2010 sera encore compliquée », commente Philippe Waechter. Pour le directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, « tant que la dynamique de l'investissement ne sera pas là, nous n'aurons pas de croissance robuste ». Faut-il pour autant craindre une nouvelle contraction de l'activité dans les trimestres à venir avec le spectre d'une reprise en W ? Philippe Waechter ne le croit pas. Il pronostique plutôt une « reprise flemmarde ». Dans l'entourage de Christine Lagarde, on ne juge pas crédible le scénario des montagnes russes. Tout au plus envisage-t-on une reprise en mode « tôle ondulée ». Pour justifier cette confiance en une sortie « graduelle et progressive » de la crise, les experts de Bercy avancent divers arguments. D'une part, les indicateurs mesurant le climat des affaires demeurent au-dessus de 50, ligne de démarcation entre contraction et expansion. Ensuite, le gouvernement est convaincu que la consommation ne décrochera pas au premier semestre. « Les premières données montrent que la sortie de la prime à la casse automobile sera moins brutale que lors de l'extinction des dispositifs ?juppettes? et ?balladurettes?. » Enfin, Bercy tient à rappeler que le soutien budgétaire n'est pas totalement retiré à l'économie française en cette année 2010. Dans ces conditions, les signes d'essoufflement révélés par les enquêtes publiées à la veille du week-end ne remettent pas en cause les prévisions du gouvernement d'une croissance de 1,4 % cette année. Ce qui signifierait, au vu de l'acquis de croissance 2009, une progression du PIB de 0,3 % par trimestre. Anne Eveno
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