Dynamique à gauche, l'UMP à l'épreuve de la défaite

Cette fois, ils n'ont pas cherché à dissimuler la défaite. Du Premier ministre François Fillon au ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, en passant par le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, aucun ténor de la majorité n'a caché sa déception au vu des résultats du second tour des élections régionales. Un score sans appel qui confirme la dynamique naissante de la nouvelle union de la gauche PS-Europe Écologie-Front de gauche, avec un total national de 54 % des voix, contre 36 % pour l'UMP et ses alliés.À deux ans de l'élection présidentielle, le rapport de force droite-gauche est ainsi très favorable à l'opposition. Aux précédentes régionales de 2004, la gauche totalisait 49,9 % des voix, l'UMP 36,84 % et le FN 12,38 %.Sans doute à la faveur d'un regain de participation - l'abstention a reculé de 7 points par rapport au premier tour, à 47 % - l'UMP est parvenue à sauver son bastion alsacien et même à gagner La Réunion. Mais cette éclaircie ne parvient pas à dissiper le ciel d'orage au-dessus du palais de l'Élysée.Convoqué lundi matin à l'Élysée, François Fillon ne remettra pas sa démission mais sera chargé de conduire un remaniement « technique » du gouvernement (lire ci-dessous). Le Premier ministre a d'ores et déjà affirmé qu'il n'était pas question d'un changement de cap politique, un message décliné à l'envi par les ministres envoyés sur les plateaux de télévision. « Il faut impérativement poursuivre les réformes », a déclaré la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Mais au sein de la majorité, des voix s'élèvent déjà pour demander une inflexion. Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, a jugé que la droite devait « revenir à ses fondamentaux » pour retrouver son électorat de 2007. Il a plaidé pour la baisse des déficits et une loi sur la burqa.À gauche, Martine Aubry rate de peu le grand chelem, qu'elle avait fixé comme objectif à une gauche déjà majoritaire depuis 2004 dans vingt des vingt-deux régions métropolitaines, à l'exception de l'Alsace et de la Corse. Mais la patronne du PS peut se féliciter d'avoir rétabli son parti comme leader de l'opposition et d'avoir relancé une stratégie, apparemment payante, d'union entre PS, Europe Écologie et Front de gauche. Elle a d'ailleurs salué la « victoire sans précédent des listes de la gauche rassemblée ». Va maintenant commencer le plus difficile, le débat autour des primaires de désignation du candidat PS de 2012. Réélue avec plus de 60 % des voix en Poitou-Charentes, Ségolène Royal revient dans le jeu. Seul Martin Malvy, président sortant de Midi-Pyrénées, fait mieux qu'elle, avec plus de 65 % des voix.
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