L'actionnaire de Nyse Euronext tiraillé entre Deutsche Börse et Nasdaq OMX

Le bras de fer entre Nasdaq OMX, allié à l'IntercontinentalExchange (ICE), et Nyse Euronext se poursuit. Deux jours après l'opération de charme de Nasdaq OMX-ICE pour tenter d'obtenir des pourparlers avec le conseil d'administration de Nyse Euronext dans la perspective d'un rachat, Nyse Euronext a une nouvelle fois rejeté leurs avances jeudi. L'opérateur transatlantique issu du mariage en 2007 avec Euronext reste persuadé qu'une fusion avec Deutsche Börse fait davantage de sens : démanteler le groupe serait une erreur stratégique. Le projet de Nasdaq OMX-ICE prévoit en effet que les activités actions et options sur actions soient reprises par Nasdaq OMX et les dérivés (le Liffe notamment) par l'ICE. Mais pour Jeffrey Sprecher (patron de l'ICE), comme Robert Greifeld (son homologue chez Nasdaq OMX), les actionnaires de Nyse Euronext, les investisseurs institutionnels notamment, pourraient bien voir les choses différemment : capables et désireux de faire leurs propres choix d'allocation, ils préfèreraient investir dans des acteurs spécialisés. « Les joyaux de la couronne » « En se plaçant à court terme, l'offre de Nasdaq OMX-ICE apparaît être une meilleure offre », décode pour « La Tribune » l'un d'entre eux, Thomas Caldwell, le fondateur de Caldwell Securities (une société d'investissement qui gère un portefeuille investi dans le capital de Bourses). Dans le cadre d'une offre Nasdaq OMX-ICE, ses actions Nyse Euronext lui donneraient droit à des titres ICE, avec la perspective que ce dernier récupère le Liffre, « les joyaux de la couronne » de l'avis de Thomas Caldwell, du cash... mais aussi des actions Nasdaq OMX. Sur ce dernier volet de la transaction, le gérant se montre davantage réservé. « La réglementation américaine sur les marchés d'actions (Reg NMS) a eu des conséquences inattendues, provoquant une vive concurrence entre de nombreux lieux d'exécution. De fait, l'activité sur actions aux États-Unis est devenue une activité à faible marge », souligne l'actionnaire qui aurait préféré un rachat de la Bourse d'options américaine CBOE dont il est aussi actionnaire. À moins d'un changement à Washington, Thomas Caldwell attend donc encore d'être convaincu par Robert Greifeld.À l'opposé, la fusion entre Nyse Euronext et Deutsche Börse pourrait bien créer « un monstre », selon Thomas Caldwell. Il craint quelques difficultés du côté des autorités de la concurrence en Europe et estime qu'un débat est nécessaire aujourd'hui entre modèles nationaux ou modèles internationaux pour les opérateurs boursiers. Quoi qu'il en soit, le gérant ne veut pas s'engager aujourd'hui pour l'un ou l'autre des deux projets. Les choses ont encore le temps d'évoluer.
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