La tablette iPad serait victime de son succès

Où est passé le fameux « effet de halo » dont bénéficie traditionnellement Apple, le succès d'un produit rejaillissant sur les autres appareils de la marque ? Si les ventes explosives de l'iPhone ont permis à Apple de quasiment doubler son bénéfice net, à 6 milliards de dollars, au cours du deuxième trimestre de son exercice 2010/2011, celles de la célèbre tablette ont en revanche déçu.Apple a écoulé 4,7 millions d'iPad seulement, des volumes en repli de 36 % par rapport à ceux du trimestre précédent, et près d'un quart de moins qu'attendu par les analystes. Conséquence, l'iPad n'est plus le deuxième produit phare d'Apple derrière l'iPhone, et ne pèse plus que 11 % du chiffre d'affaires total, qui a bondi de 83 % à près de 25 milliards de dollars. La tablette tactile, qui a généré des recettes de 2,8 milliards, est ainsi reléguée derrière les ordinateurs Mac, dont les ventes ont grimpé de 32 %, à 5 milliards.Pas de quoi inquiéter Tim Cook, le directeur général délégué d'Apple, qui présentait les résultats trimestriels du géant américain mercredi, à la place du big boss Steve Jobs, en congé-maladie depuis janvier. «La demande d'iPad est telle que nous peinons à la satisfaire», explique Tim Cook. L'iPad 2, la deuxième version de la tablette, lancée le 11 mars aux États-Unis et le 25 mars dans 25 autres pays, s'est immédiatement vendue comme des petits pains, si bien que les distributeurs, y compris Apple, qui se plaît à entretenir un effet de rareté, se sont rapidement retrouvés en rupture de stocks. Délais d'attenteRésultat, il faut désormais patienter quatre à cinq semaines avant de pouvoir se saisir de la précieuse tablette. Or Apple ne comptabilise pas les ventes d'iPad à la commande mais à la livraison au client, poursuit Tim Cook. Ces explications ont plus que suffi à la communauté financière, qui a gratifié l'action d'un gain de 3 %, jeudi, en séance. Ces ventes décevantes de l'iPad coïncident pourtant étrangement avec l'action judiciaire intentée en début de semaine par Apple contre Samsung. Le groupe accuse son rival sud-coréen d'avoir copié l'iPad et l'iPhone avec sa tablette Galaxy Tab et son smartphone Galaxy S. Tim Cook a enfoncé le clou, estimant que Samsung avait « passé la ligne rouge ». Cette virulence, surprenante envers un groupe qui est également un partenaire commercial de premier plan d'Apple, peut laisser penser que la marque à la pomme éprouve une certaine nervosité face à la concurrence croissante d'Android, le système d'exploitation de Google. Qui doit l'essentiel de son succès à Samsung. C. L.
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